Namur: un premier hôpital wallon pour la faune sauvage à Erpent ?
Le Creaves de Namur et la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux planchent sur le développement d’un hôpital de la faune sauvage à Erpent. Le projet, ambitieux, n’en est encore qu’à ses prémices.
Publié le 01-03-2023 à 20h06 - Mis à jour le 01-03-2023 à 20h08
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En l’espace de trois ans, la patientèle du Centre de Revalidation des Espèces Animales Vivant à l’État Sauvage (Creaves) de Namur a presque triplé. En 2022, dernier bilan en date, le centre de soins installé à Temploux a accueilli 2 255 animaux sauvages, répartis en 112 espèces différentes. Face à un tel succès et la promesse de nouveaux records, la centaine de bénévoles du Creaves comptent prendre un nouvel envol, passer à la vitesse supérieure.
En collaboration avec la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux, le Creaves projette la création d’un hôpital de la Faune Sauvage à Namur: bloc opératoire pour la chirurgie, un hectare de volières, infirmerie, pouponnière, espace d’accueil pour les Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC), centre de nettoyage des oiseaux pollués, salles de quarantaines… les ambitions volent haut. Et se veulent à la mesure des risques présents et futurs qu’encourent la faune sauvage face à une urbanisation toujours plus gourmande.
Migrer vers Erpent ?
De telles ambitions exigent certains moyens. Le premier, c’est le terrain. "Nous sommes à l’étroit du côté de notre centre de Temploux, qui est en réalité le terrain de la pépinière communale, concède Romain de Jaegere, coordinateur du Creaves namurois, nous avons des vues sur un autre terrain communal boisé de 3 hectares pour le futur hôpital, à Erpent, à l’arrière du Collège." La Ville de Namur, via l’échevine du bien-être animal, Charlotte Deborsu (MR), joue le rôle de facilitateur dans le développement de ce premier hôpital wallon de la faune sauvage. "Nous avons listé les terrains communaux susceptibles d’accueillir l’hôpital de la faune sauvage, dont celui d’Erpent, pour qui le Creaves a un gros coup de cœur." Le terrain n’a pas encore été cédé et les modalités sont encore loin d’être fixées. La cession (ou non) du terrain devrait passer au collège communal la semaine prochaine.
Trois emplois à la clé
Le coût de développement de ce premier hôpital wallon est estimé à plus de deux millions d’euros. Un montant que comptent atteindre les deux acteurs aux rênes, le Creaves et la LRBPO. Le montage comprend des fonds propres (500 000 euros), une aide régionale (500 000 euros) et des aides privées de donateurs, crowdfunding, entreprises, etc. Il y aura bientôt un appel aux investisseurs.
L’hôpital, s’il est créé, engagera un vétérinaire et deux aides soignants. "Pour l’instant, on fait les trajets du Creaves de Temploux vers un vétérinaire pour les soins spécifiques. C’est plus compliqué avec des animaux sauvages que pour un chien ou un chat" détaille Romain de Jaegere. Le Creaves namurois est à un tournant de sa jeune histoire. Dans un monde idéal, si tout suit son cours, la construction de cet hôpital pourrait commencer en janvier prochain. Ce serait un joli cadeau pour cette jeune structure, qui soufflera alors ses dix printemps.