Immobilier en province de Namur : moins de ventes en 2022 mais le  prix des maisons grimpe encore (infographie)

Le volume de vente des maisons en province de Namur a diminué de 7,1% en 2022. Le marché a retrouvé plus de stabilité mais les prix, eux, continuent de grimper dans certaines communes.

Jérôme Noël
 Les prix des maisons dans le centre de Namur et les villages sont très différents. Ils explosent même à Erpent.
Les prix des maisons dans le centre de Namur et les villages sont très différents. Ils explosent même à Erpent. ©ÉdA Mathieu GOLINVAUX

"Le volume de vente des maisons en province de Namur a diminué de manière plus conséquente qu’en Wallonie (NDLR: 7,1% contre 2,1%). Nous sommes retournés à un niveau avant Covid", commente Me Géraldine Van Bilsen au moment de commenter le bilan du marché immobilier 2022. Est-ce pour autant une mauvaise nouvelle ? Ou que le marché est moins attrayant ? Pas du tout selon la porte-parole des notaires. "Je dirais même: pas de panique ! C’est une baisse logique par rapport à 2021. Le marché se porte toujours très bien puisque l’année précédente, le volume avait augmenté de plus de 17%. Donc, malgré la diminution, il y a toujours 10% de ventes en plus." Il y a donc toujours autant d’intérêt pour l’immobilier namurois. "Ce qui plaît, c’est qu’il y en a pour tous les goûts. L’activité est toujours plus importante qu’en 2019 mais moins forte que durant le Covid où les ventes et les prix n’ont fait qu’exploser. Nous nous retrouvons tout simplement dans une phase de retour à la normalité." Les acquéreurs reprennent enfin la main. "Ils peuvent rejouer sur la loi traditionnelle de l’offre et la demande."

Prix moyen de 225 000 €

Cette diminution du nombre de ventes n’implique pas pour autant une baisse de prix en province de Namur. Bien au contraire même puisque le prix moyen d’achat est passé à 225 000 € en 2022 (+7,1%). Ce qui est moins que l’inflation comme le soulignent Me Van Bilsen et Me Remy. Mais ça démontre, à nouveau, que l’accès à la brique ou la pierre se complique davantage, encore, pour de nombreux acquéreurs.

Toutefois, puisqu’il s’agit d’un prix médian, cette hausse ne se remarque pas dans toutes les communes namuroises. Certaines ont même vu le prix des maisons diminuer: Sombreffe (-6,6%), Yvoir (-13,2%), Onhaye (-16.3%), Profondeville (-11,4%) Hastière (-10,9%) ou encore Walcourt (-5,3%). "Ces baisses de prix ne s’expliquent pas par un manque d’intérêt des acheteurs mais par la vente de biens vétustes en vue d’une rénovation. Conséquence: les prix proposés sont inférieurs à ceux de biens neufs de l’année 2021, commente Me Remy. Il peut également y avoir d’autres explications, comme à Hastière: de nombreuses ventes concernent des chalets, compris comme des habitations. Leur PEB, c’est une horreur. Il y a donc un impact direct sur le prix."

En parallèle, certaines communes ont encore vu leur prix augmenter: La Bruyère (+29,6%), Ohey (+25%), Cerfontaine (+31%), Doische (+46%), Houyet (+45,5%), Anhée (28,3%) ou encore Gedinne (19,3%). Les explications, pour les notaires, sont nombreuses. "L’axe Gedinne-Beauraing-Bièvre intéresse de plus en plus les acheteurs car ils se rendent compte que ce n’est pas l’autre bout du monde par rapport à Namur. Pour le reste, ces augmentations significatives s’expliquent par le fait que de nombreuses maisons récentes ou neuves ont été vendues. Dans d’autres lieux, comme Houyet ou encore Cerfontaine, les acheteurs décident d’y investir pour y habiter et non plus pour y passer le week-end ou les vacances. "

C’est le haut de la province de Namur qui garde la cote. C’est là que les prix médians sont les plus élevés avec La Bruyère (350 000 €), Eghezée et Fernelmont à 300 000 €. "Nous pouvons désormais ajouter Gesves(300 000 €) et Assesse (295 000 €) pour clôturer le top 5. Ces prix s’expliquent par des maisons en très bon état, un cadre de vie très chouette tout en étant proche de l’E411 et de la N4." Un accès rapide à l’autoroute qui reste, plus que jamais, un critère déterminant pour les acheteurs.

Grosses disparités de prix à Namur

Il existe d’importantes différences de prix entre l’achat d’une maison dans le centre de Namur et ses villages. Le prix médian varie entre 205 000 € à Saint-Servais et… 360 000 € à Erpent. "Erpent, c’est le prix du vert en ville, ajoute Me David Remy. Il n’y a pas mieux. Ce prix médian s’explique également par la vente de nombreux bâtiments neufs." D’ailleurs, comme l’indique Me Géraldine Van Bilsen, les acheteurs préfèrent investir dans du neuf en périphérie que du vieux dans le centre. "En raison des prix de la rénovation mais aussi à cause des problèmes de mobilité, de sécurité et de parking." La notaire ajoute que le prix médian dans la commune de Namur a tout de même augmenté de 40,7% depuis 2018. Ce qui reste très appréciable malgré les disparités.

VITE DIT

185 000 € pour un appartement

Le prix des appartements a également grimpé en un an en province de Namur: 185 000 € (+7,1%). La moyenne s’élève à 188 500 € à Namur, 165 000 € à Dinant et 210 000 € à Philippeville. "La hausse spectaculaire à Philippeville (+61,5%) s’explique par le fait que beaucoup d’appartements ont été vendus en 2022 alors que ce type de bien est plutôt rare en temps normal dans cette région", indique Me Remy. L’autre augmentation significative concerne Sambreville où, comme pour Philippeville, de nombreux projets immobiliers sont sortis de terre en 2022. Enfin, à Namur, il n’y a pas eu de hausse de prix dans le centre. À la différence de Jambes où le prix médian d’un appartement a augmenté de 16,7%. "Il s’agit d’un mélange d’appartements neufs et anciens."

Le prix des terrains à bâtir augmentera

Une autre hausse: le prix des terrains à bâtir en province de Namur. il est de 85 000 €, soit une hausse de 21,4%. La plus forte en Belgique ! "Et ce chiffre risque d’augmenter, ajoute Me Van Bilsen. Il n’y a, en tout cas, aucune raison que ça ne monte pas dans les prochaines années dans la mesure où les terrains à bâtir se vendent comme des petits pains."

Des ventes annulées

Depuis le 1er janvier 2022, les banques ont l’obligation d’expertiser les biens immobiliers avant d’octroyer un crédit hypothécaire. En général, ça ne pose aucun problème. Mais, Me Van Bilsen a déjà été confronté à des cas où la vente a été annulée. "Car, selon l’expert, le bien a été vendu au-delà de son prix réel. Les acheteurs étaient donc dans l’obligation d’amener un capital supplémentaire pour combler le fossé financier entre le prix de vente et le montant du prêt accordé par la banque. Puisqu’ils n’avaient pas les fonds, la vente a été annulée. Une situation très frustrante."

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