Le papa avait hacké les épreuves du CEB de sa fille
Pour " rassurer " sa fille, Hugues avait téléchargé illégalement les épreuves du certificat d’études de base. Son " ex " l’a dénoncé.
Publié le 16-01-2023 à 13h06 - Mis à jour le 17-01-2023 à 09h07
:focal(545x371:555x361)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/5A3FTDR3WJEHDJ3PIFUHTVRIQI.jpg)
Le CEB, cette épreuve commune à tous ceux qui terminent le cycle fondamental, fait parfois trembler les petits écoliers mais aussi leurs parents.
Il y a mille et une manières de se préparer mais Hugues n’a pas choisi la meilleure. En 2018, ce papa est l’employé d’une société informatique qui avait effectué un travail de sous-traitance pour l’Œuvre nationale des Aveugles. Cette ASBL fait le nécessaire pour traduire en braille les différentes épreuves qui seront soumises aux écoliers de fin de sixième primaire.
Hugues dispose encore de différentes infos mais aussi du savoir-faire pour entrer dans ces fichiers et les télécharger. Ce qu’il fera.
"Oui, j’étais un peu stressé à l’époque. J’avais déjà préparé ma fille en lui faisant répondre aux questions des années précédentes. Mais je voulais aussi savoir si on était toujours dans le même genre d’épreuves", explique ce quinquagénaire.
Cette triche met la jeune fille très mal à l’aise. Ses parents sont séparés et quand elle revient chez sa maman, elle lui fait immédiatement part de son malaise.
"On est dans un contexte de tension au sein du couple", rappelle l’avocat d’Hugues. "Plutôt que d’en parler directement avec le papa de sa fille, la maman va envoyer des courriers au ministre et aux autorités de la Communauté française." L’affaire est prise très au sérieux.
Hugues est entendu et il passe rapidement aux aveux.
"C’est du hacking externe et pour ce genre de fait, c’est minimum six mois de prison et 100 € d’amende", intervient Pauline Derestiat, pour le procureur du roi. Mais le parquet ne s’opposera pas pour autant à une mesure de faveur.
Du côté de la défense, on insiste aussi sur le parcours jusque-là irréprochable du père de famille. "Il a déjà été triplement sanctionné", avance l’avocat de Hugues. Outre ses soucis familiaux, le prévenu s’était aussi vu rapidement confisquer son matériel informatique, son outil de travail. Mise au courant, sa société n’a pas tergiversé et l’a directement licencié.
"Il voulait simplement rasséréner sa fille. En aucun cas, il n’a cherché à la rendre prisonnière de cette tricherie", assure le conseil de la défense qui sollicite la suspension du prononcé. Le jugement est attendu le 20 février. Et il vaut mieux ne pas chercher à en télécharger son contenu avant cette date.