Nouvel An : les feux d'artifice interdits à La Bruyère et Andenne, toujours prisés dans les commerces
Plusieurs communes n’organisent pas de feu d’artifice et n’autorisent plus la pyrotechnie chez les particuliers. Malgré cela, les ventes sont au beau fixe à l’approche du réveillon de Nouvel An.
Publié le 28-12-2022 à 16h12 - Mis à jour le 28-12-2022 à 16h14
À la Saint Sylvestre, après les bouchons de champagne, c’est au tour des feux d’artifice de pétarader dans toutes les directions. Les "belles bleues" et les "belles rouges" sont accompagnées de bruits d’explosion, appréciés par les fêtards, redoutés par la faune domestique et sauvage. Pour preuve, le décès d’un cheval l’an passé à Tongres, qui s’est blessé en fuyant sa pâture, effrayé par des tirs de feux d’artifice. Un accident qui a ravivé, en Flandre, les clivages entre les pros et les antis, soit les adeptes de la tradition pyrotechnique contre les défenseurs les plus soucieux du bien-être animal.
En province de Namur, certaines communes, telles que La Bruyère et Andenne, interdisent les feux d’artifice sur le territoire tant privé que public durant le passage à l’an neuf (lire ci-contre).

D’autres communes, comme Jemeppe-sur-Sambre, optent pour la sensibilisation et recommandent l’utilisation de feux d’artifice à bruit contenu. Il s’agit de feux d’artifice avec une faible dose de poudre noire et qui n’explosent pas en vol.
S’adapter à l’environnement
Cette évolution dans la législation locale est une tendance qui va certainement s’accentuer au fil des ans. "Il y a la faune domestique, chiens et chevaux, mais aussi les animaux sauvages qui sont paniqués et perturbés par ces feux d’artifice. Nous devons en tenir compte" précise Claude Eerdekens, bourgmestre andennais.
De quoi faire sauter le secteur ? Certainement pas, à entendre ses acteurs. "Nous ne sommes pas les seuls à devoir prendre davantage en compte notre environnement, c’est une tendance générale, il faut adapter nos spectacles, souligne Gilles Gros, directeur opérationnel de Party-Fices à Namur, grossiste en produits pyrotechniques et organisateur de feux d’artifice. Il est encore un peu tôt pour faire les comptes, mais rien n’indique une baisse des ventes. C’est plutôt l’inverse après les années de Covid et la sécheresse de l’été dernier." Party-Fices importe et exporte des produits pyrotechniques. Parmi ceux-ci, il y a des alternatives à petits bruits, respectueuses du bien-être animal. "Les feux de joie, par exemple, ont toujours un franc succès, tout comme les petits feux d’artifice pour les enfants. Ces produits ne sont distribués que par des vendeurs agréés, c’est très encadré."
Au feu Follet, le feu d’artifice a la flamme

Dans les rayons du Feu Follet à Malonne, magasin de farces, costumes, attrapes et autres accessoires de fête, la gérante Annick Firens tire dans la même direction: " On ne ressent pas d’influence de ce nouveau cadre administratif, la vente se déroule plutôt bien. Les clients apprécient particulièrement les compositions, en fonction du budget. Ce sont plusieurs modules à tirs multiples qui sont reliés à une seule mèche. C’est sécurisé, facile à allumer. "
À l’inverse, les feux d’artifice à bruit contenu remportent peu de succès. Moins spectaculaires, ils sont boudés par les artificiers amateurs. Et ce, malgré les recommandations de certaines administrations communales et associations de protection de la nature. "Un feu d’artifice, dans l’esprit des gens, c’est du son et de la lumière. Pas l’un sans l’autre. Le bruit a toujours fait partie de la fête, du réveillon, raconte Annick Firens. Mais pour ceux qui veulent des alternatives aux pétards, il y a les fontaines de lumière, cela reste au sol et c’est silencieux."
Le Feu follet prodigue gratuitement des baguettes d’allumage et des trucs et astuces afin d’assurer la sécurité des usagers. Et le meilleur tuyau pour garder des bons rapports avec les voisins et leurs animaux est de les prévenir de la mise à feu. Ce sera l’occasion de boire un coup et leur souhaiter une bonne année.