Namur : la cogénération prendra son envol à l’aérodrome de Temploux (Vidéo)
L’entreprise gembloutoise Cogengreen remplacera Sonaca Aircraft dans le hangar de l’aérodrome de Temploux en janvier, quelques jours après la fin du marché de Noël. Place à la cogénération.
- Publié le 03-12-2022 à 08h06
- Mis à jour le 06-12-2022 à 10h17
Le décollage de la société Sonaca Aircraft sur l’aérodrome de Temploux avait fait grand bruit. Tout comme son atterrissage, trois ans plus tard, à peine, en raison de l’impact du Covid sur le secteur aéronautique. Les responsables de l’aérodrome se sont retrouvés avec un hangar flambant neuf, dimensionné pour les besoins de la création d’avions biplace, sur les bras. "Quand j’ai eu vent de leur départ, j’ai tout de suite pris contact avec les responsables de l’aérodrome pour faire part de notre intérêt, commente Christophe Henriet, fondateur et directeur de Cogengreen, entreprise gembloutoise de cogénération. Nous sommes actuellement à l’étroit dans nos locaux à Beuzet tant au niveau des bureaux que pour le stockage ou l’atelier de montage. Nous devons jouer à Tetris avec nos conteneurs qui hébergent des moteurs et qui sont destinés à être installés dans une ferme (voir ci-dessous). Certains effleurent le plafond."
Cet espace, Christophe Henriet le trouvera dans le hangar de l’aérodrome de Temploux dès janvier: 2000 m2 seront à sa disposition. Avec, aussi, une hauteur sous plafond conséquente. "Il n’y a pas photo par rapport à notre bâtiment actuel qui manque clairement de sex-appeal." L’activité gembloutoise de cogénération, qui est la production et utilisation simultanée d’électricité et de chaleur à partir d’une seule source d’énergie, a explosé ces dernières années. "En 2016, lorsque nous nous sommes installés ici, à Beuzet, nous n’exploitions que la moitié du bâtiment. Nous devions même sous-louer une partie. Petit à petit, la demande pour la cogénération a augmenté, notamment dans les hôtels et les copropriétés. Notre chiffre d’affaires augmente entre 20 et 50% par an."
L’avantage principal de la cogénération, ce sont les économies d’énergie. Car tout ce qui est en temps normal gaspillé ou rejeté dans l’air par les productions traditionnelles est, dans ce cas précis, récupéré et utilisé. C’est en d’autres mots, une chaudière qui produit aussi de l’électricité. "La cogénération fait mieux que si on combine les meilleures filières en matière de production de chaleur et d’électricité. Nous pouvons réaliser jusqu’à 25% d’économie." Un investissement dans l’air du temps qui séduit de nombreux propriétaires et le monde agricole. "Avec ce déménagement, nous espérons toucher une nouvelle clientèle. Nous entrerons dans une nouvelle dimension." Le directeur ne pouvait rêver meilleur endroit pour déployer ses ailes.
Chauffer à base d’effluents d’élevage
Depuis cinq ans, Cogengreen développe le biogaz: des moteurs dans des containers qui sont placés dans les fermes.
La société gembloutoise travaille également dans le secteur de l’agriculture. Dans des containers, elle développe des moteurs qui tournent au biogaz créé à partir d’effluents d’élevage. "Ceux-ci sont chauffés entre 38 et 40 degrés et digérés dans une grosse cuve appelée digesteur, commente le directeur de Cogengreen, Christophe Henriet. Il en sort du biométhane."
Ce gaz est ensuite acheminé vers la tuyauterie du conteneur fabriqué avec soin par les équipes de Cogengreen. "Il est d’abord filtré, puis comprimé avant de passer dans les moteurs." Le principe de la cogénération entre ensuite en action. "Le but est d’utiliser le gaz, de le transformer en énergie mécanique dans le moteur et, ensuite, de produire de l’électricité via une génératrice. La chaleur qui est récupérée sur le moteur sert, d’une part, à chauffer la ferme et d’autre part, à chauffer le digesteur pour maintenir la réaction de biométhanisation réalisée grâce aux bactéries." Tout un processus qui séduit de plus en plus d’agriculteurs, surtout en France.