Médiévales à la citadelle de Namur: un retour flamboyant et des femmes à l’honneur (photos & vidéo)
Après quatre ans d’absence, les Médiévales de la citadelle n’avaient rien perdu de leur superbe. Sous un soleil radieux, Plus de 10 000 visiteurs étaient au rendez-vous pour plonger dans l’histoire moyenâgeuse.
Publié le 04-07-2022 à 08h36 - Mis à jour le 10-07-2022 à 10h28
Samedi matin, la file de visiteurs à l’entrée ne faisait déjà aucun doute sur l’affluence d’un des plus importants festivals médiévaux d’Europe. Événement bisannuel, les Médiévales n’avaient pu avoir lieu en 2020 en raison du Covid. Cette année, elles ont pris leur revanche. Sous un soleil de plomb, les visiteurs étaient nombreux à suivre depuis les gradins les aventures du comte de Namur, Gui de Dampierre, Jeanne de Flandre ou les joutes équestres de Unicorn Legends et des Centaures du Temps.
Le village médiéval situé juste à côté nous plonge dans la vie de l’époque: forge, vannerie, brasserie, spécialités culinaires (sans pommes de terre ni tomates, maïs, café ou chocolat… pas encore découverts!) bâtisseurs de cathédrales, artillerie… "Tous les canons avaient un nom de femme, plaisante Isabelle Mahy, de la compagnie de la Licorne, qui chapeaute ce village. C’est de là que doit venir l’expression canon de beauté! Et puis les femmes, ça gueule, ça fait du bruit, comme les canons!"
Féministes avant l’heure
Parce que oui, au Moyen Âge, les femmes avaient leur mot à dire. "Elles apprenaient à lire et à écrire et dans certaines élites, elles pouvaient même aller à l’université, explique-t-elle. Si le mari était par exemple boucher-charcutier, elles pouvaient travailler à ses côtés et s’il mourrait, elles pouvaient reprendre le commerce.À la fin du Moyen Âge, les femmes avaient des droits. Ceux-ci ont par contre été abolis à la Renaissance. Blanche de Namur notamment, elle avait du pouvoir!" Pour la première fois aux Médiévales, un stand était dédié aux femmes influentes. Femmes de l’ombre, ayant inspiré des rois ou des hommes importants, mais aussi femmes savantes, médecins, chirurgiennes…
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"Trotula de Salerne est considérée comme la pionnière de la gynécologie.Christine de Pizan est quant à elle la première femme de lettres de langue française à avoir vécu de sa plume, relate avec passion Fabienne, des Compagnons de Rougemont. Mariée à 15 ans, elle s’est retrouvée veuve à 25 ans. Mais au Moyen Âge, il fallait se remarier ou entrer au couvent! Pourtant, elle a décidé de vivre “comme un homme”, en subvenant aux besoins de sa famille. Elle a lutté pour les droits des femmes et est une des seules à vanter les mérites de Jeanne d’Arc dans un poème!"

Fabienne nous conte aussi la vie palpitante de Jeanne de Belleville, première femme pirate, ou d’Anne de Beaujeu, dite "la plus folle des femmes de France" , tant elle était d’une intelligence redoutable et que parfois… ça dérangeait!
Des noix contre les maux
En face, c’est le stand de médecine qui livre tous ses secrets. "À votre avis, à quoi servent ces fioles? interroge Joël, de la compagnie Fous des Rail. À analyser l’urine.C’est ainsi qu’on décelait notamment le diabète. Ce qui ne diffère pas énormément de notre époque!"

La cliquette de lépreux, le trépan pour opérer les cerveaux ou l’instrument servant à extraire la pointe d’une flèche ou à amputer un doigt « de façon rapide et efficace » nous montrent quand même que la médecine a bien évolué, fort heureusement. « Il y avait aussi des croyances comme par exemple: pour soigner les maux de tête, rien de tel que de manger des noix! » , sourit Joël. Des anecdotes qui ont fait mouche auprès des plus jeunes!