Province de Namur: demain, des camions électriques pour ramasser nos déchets
À partir de 2027, BEP Environnement électrifiera sa flotte de camions de collecte. Un véhicule est en test actuellement.
- Publié le 09-06-2022 à 18h56
- Mis à jour le 09-06-2022 à 18h57
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Le Bureau économique de la Province de Namur (BEP) teste actuellement un camion électrique pour la collecte des déchets. Si ce n’est la couleur blanche, rien ne distingue ce véhicule d’un autre poids lourd du BEP. À l’oreille, en revanche, c’est la révolution: le silence est presque total.
Ce camion de démonstration de marque Renault récolte les sacs PMC dans le Namurois pour une douzaine de jours. Un ballon d’essai en vue de la migration progressive de la flotte de BEP Environnement vers l’électrique. Coup d’envoi en 2027, avec le renouvellement de près de la moitié des 105 véhicules diesel.
Vincent Cao, chef du service collectes et recyparcs chez BEPEnvironnement, tire les premières conclusions du test en cours . Elles sont globalement positives: à service égal, l’impact sur l’environnement est réduit et le confort des travailleurs est accru.
"L’autonomie annoncée est de 200 km , poursuit-il. À l’usage, dans nos contrées vallonnées, on est plutôt à 140 km. Les tournées plus longues dans le sud de la province ne sont d’ailleurs pas possibles à ce stade, mais on annonce sous peu des batteries deux fois plus performantes."
Quel coût pour le citoyen?
La grande question reste le prix, considère Vincent Cao. En tenant compte du prix d’achat (plus important), des coûts d’entretien (plus faibles) et de carburant (fluctuants), ainsi que de la valeur de revente (cinq fois supérieure au diesel), on observe à l’heure actuelle un surcoût de l’ordre de 20 à 25%. L’électrification imposera encore de lourds investissements connexes. "On devra installer des bornes de chargement, peut-être renforcer le réseau électrique, former nos mécanos, démonter à terme nos citernes de mazout…" , dit Vincent Cao.
Avec quel impact sur le portefeuille des Communes, des citoyens? Le surcoût n’est pas estimé, mais il faudra bien que quelqu’un paie. "La gestion des déchets est si évolutive et comporte tellement de composantes qu’il est difficile de faire des projections , nuance Véronique Arnould, la directrice de BEP Environnement. D’un côté, l’électrification de nos camions aura un coût. D’un autre, nous travaillons à réduire nos dépenses. Nous allons par exemple équiper les recyparcs de presses pour compacter les déchets, ce qui réduira le nombre de camions nécessaires au transport. L’évolution législative concernant les moteurs thermiques et la nécessité de protéger la planète ne nous laissent de toute façon pas le choix. Nous devrons nous adapter et trouver de nouveaux équilibres." Le gain environnemental d’un camion de collecte électrique représente une diminution de 85% des rejets de CO2, souligne BEP Environnement.