Province de Namur : 22 tués sur les routes au premier trimestre, une hécatombe jamais vue
Entre le 1er janvier et le 31 mars derniers, 22 personnes ont perdu la vie sur les routes namuroises. Un chiffre jamais vu.
Publié le 18-05-2022 à 18h09 - Mis à jour le 18-05-2022 à 18h48
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« C’ est très interpellant, je n’ai jamais vu une hausse aussi fulgurante. Je pense qu’il serait utile de resserrer la vis en matière de contrôles de la vitesse et de l’alcool au volant en province de Namur. » Ces mots sont de Benoît Godart, le porte-parole de l’Institut Vias, qui a publié ce mercredi son baromètre trimestriel de la sécurité routière. La province de Namur se distingue par des chiffres particulièrement mauvais. Les pires du pays.
Au cours du premier trimestre de cette année, on a recensé 22 tués sur les routes namuroises. Pour la même période l’année dernière, on en comptait 5. Parmi ces usagers décédés figurent 4 piétons, 1 cycliste, 4 motards, 2 conducteurs de camionnettes et 11 automobilistes.
Le nombre d’accidents avec dégâts corporels est également en hausse: on en a dénombré 318, contre 266 au premier trimestre 2021. Soit une augmentation de 19,5%. "Au regard du nombre de tués, on constate donc que les accidents ont été plus graves et plus mortels" , note Benoît Godart.
Principalement sur les routes hors agglomération
La tendance est déplorable partout en Wallonie. Le nombre de morts sur le territoire de la région a augmenté de 31 unités. Seule la province du Brabant Wallon s’en tire positivement (2 tués de moins). Le nombre d’accidents corporels est en croissance dans toutes les provinces, pour un taux global de +14,2% en Wallonie.
Benoît Godart voit une explication possible à ces chiffres, particulièrement épouvantables pour la province de Namur: "Beaucoup d’accidents se sont produits le week-end. Il y a probablement un lien avec la reprise des activités post-Covid: tout a rouvert, les discothèques et autres lieux de fête. Des sorties qu’on ne pouvait plus faire depuis longtemps ont été à nouveau possibles. Certains ont pu trop décompresser et sur la route, ça ne pardonne pas."
Sur les 22 tués en province de Namur, 13 ont perdu la vie sur une route hors agglomération, dont 11 circulaient en voiture. C’est cohérent avec l’analyse qui précède: " La province de Namur est plus rurale, il faut faire de plus longs déplacements pour rejoindre les lieux de fête et rentrer ensuite chez soi."
Un accident corporel avec camionnette tous les trois jours
Autre point saillant du baromètre Vias, pour la province de Namur: l’augmentation de 59,1% du nombre d’accidents avec dégâts corporels impliquant une camionnette. "On en dénombre 35 entre le 1er janvier et le 31 mars, soit un tous les trois jours" , détaille Benoît Godart.
L’explication tient au nombre sans cesse croissant de camionnettes en circulation sur les routes. On parle d’un phénomène de "camionnettisation": pour éviter de payer certaines taxes, des transporteurs remplacent leurs poids lourds par des flottes de véhicules plus légers. "Et puis la population a conservé les habitudes prises durant la période Covid et continue à solliciter beaucoup de livraisons à domicile, avec souvent des livreurs soumis à une forte pression horaire" , analyse le porte-parole de Vias.