Bouge: un grand feu populaire et réussi, "ça fait chaud au cœur" (photos)
Allumage du bûcher à 19h49, bonhomme hiver terrassé à 19h55 devant une foule compacte. Le grand feu de Bouge a réussi son retour.
Publié le 06-03-2022 à 22h42
Un public très large et démasqué, six bûchers périphériques flamboyants, un feu d'artifice généreux et un bonhomme hiver qui rend les armes six minutes après l'allumage. "Ça fait chaud au cœur, tout ça." Les mots sont de Benoît Schyns, présentateur du grand feu de Bouge depuis 1987. Ils résument tant l'ambiance réussie de cette soirée du dimanche des brandons que la surprise réservée à l'homme au micro. "L'après-midi, pendant la préparation, on m'a dit que le grand allumeur d'honneur de cette année était une personnalité mystère, raconte Benoît Schyns. J'ai été complètement blousé, je n'ai rien vu venir jusqu'à ce qu'on m'annonce en direct, au moment de l'allumage, que l'invité mystère, c'était moi!"
Le grand feu de Bouge a signé un retour réussi, dans une joyeuse ambiance de libération post-Covid. "Début mars 2020, on était la dernière grande manifestation namuroise d'avant les mesures Covid. Deux ans plus tard, on est la première après la levée de la plupart de ces mesures. Symboliquement, c'est pas mal", note Amaury Christophe, le secrétaire de la Confrérie du grand feu.
40 ans en périphérie
À quelques heures de l’allumage, dimanche en fin d’après-midi, l’ambiance était aussi détendue que réjouie, sur le site du grand feu. Aucune agitation. Le bûcher, le bonhomme hiver, les bars et les barbecues: tout et tout le monde étaient fins prêts. Le temps pour les bénévoles de partager déjà un verre au retour du grand feu.
Après une édition 2021 douchée par le Covid, après des mois de boulot et de doute, la cuvée 2022 était attendue de pied ferme. "On a commencé le travail à la mi-octobre comme d'habitude, à une douzaine chaque week-end, mais on ne savait rien de l'évolution de la crise sanitaire", rappelle le président du comité Roger Stecker, qui ce dimanche pouvait bien savourer.
Vers 17h, les responsables des feux périphériques passaient chercher les dernières consignes et les artifices. Parmi eux, un petit nouveau, Sébastien Vauce: "Avant, je donnais juste un coup de main, ce qui consistait surtout à boire quelques bières !". Cette fois, pas de bière, mais l'attente du "go" par talkie-walkie; on ne plaisante pas avec le timing. Robert Pietlain, lui, était en charge de deux feux périphériques. "Je dois courir entre les deux, mais ça va: ça fait 40 ans que je fais ça. J'aimerais bien assister une fois à l'allumage du grand bûcher, mais le président ne veut pas me remplacer!", rigole-t-il.
Le bonhomme amaigri
Les plus attentifs auront remarqué que la silhouette du bûcher a évolué, ces dernières années; depuis que les pompiers limitent la hauteur des grands feux à de 10 m maximum. "Avant, on montait jusqu'à 12 m voire plus", explique Roger Stecker. "Mais la partie supérieure devenait trop mince et les fagots avaient tendance à tomber", complète Amaury Christophe. "Désormais, on garde la même circonférence au sol, environ 33 mètres, mais la partie basse est plus massive, et le cône plus régulier. C'est plus beau", constate le président.
Le profil du bonhomme hiver de cette édition suscitait aussi quelques commentaires présidentiels: "Il est plus svelte et plus élancé qu'il n'a déjà été, même s'il pèse encore 50 kg. Mais ça, c'est pour Olivier Ombelet, le porteur chargé de le monter, à l'échelle, jusqu'au sommet du bûcher." Ses efforts n'auront pas été vains.