Namur: la cure de jouvence de l’église Saint-Jean, chère aux fêtes de Wallonie (photos & vidéo)
Entamé en 2019, l’ambitieux chantier de l’église Saint-Jean est prévu pour 10 ans. Une première phase de rénovation vient de toucher à sa fin.
Publié le 21-01-2022 à 19h07
Le dernier Bia Bouquet résonne encore dans l'enceinte de l'église Saint-Jean. Il y aura pourtant cinq ans déjà que les Namurois s'égosillaient, la main sur le cœur, en conclusion de la messe en wallon du lundi des Fiesses.
Mais les murs du "vî clotchî" ne supportaient plus le poids des ans. Menace d’effondrement, façade qui oscillait dangereusement, câbles dénudés,… Saint-Jean était dans un piteux état. Résultat: peu après le dernier coup de mirliton, décision a été prise de fermer l’édifice. Restauré une première fois en 1616, le bâtiment est en proie à une nouvelle vague de rénovation entamée fin 2019. Une importante première phase vient de toucher à sa fin.
"Ici, on entre dans la sacristie, le plafond allait s'écrouler", annonce Tanguy Auspert (cdH), échevin en charge du Patrimoine et des Cultes", au moment de tourner la clef dans la serrure. Les lieux, qui n'étaient plus utilisés sont désormais consolidés, comme l'ensemble de l'église. "Et ici, il y a les sanitaires", ajoute l'échevin un brin amusé. C'est que Saint-Jean était jusqu'ici dépourvue de toilettes. " À l'origine, dans les églises, il n'y en avait pas. Mais au fil des restaurations, on les installe, en parfaite coordination avec l'AWAP (Agence wallonne du patrimoine)."
L'édifice est classé depuis 1936. En termes de petits besoins, l'église Saint-Jean a pourtant souffert. Nombreux sont les fêtards qui ont osé se soulager sur le petit mur faisant la jonction avec le Marché au chanvre. Celui-ci a désormais disparu du paysage. "Il a été a abattu pour qu'on puisse redonner vie au petit jardin anglais. La cabine électrique a aussi été habillée. Le tout a été galvanisé. L'architecte voulait faire coexister des matériaux plus modernes avec l'ancien", précise Tanguy Auspert
Plus loin, c'est une salle de réunion pour la Fabrique d'Église qui a été réaménagée. Au cœur de l'église, le transept a bénéficié d'un recarrelage, le temps d'équiper les lieux d'un nouveau système de chauffage par le sol. "Avant, c'était un chauffage à air pulsé, dit l'échevin. Mais il semble que cela fasse circuler les poussières et que cela abîme les œuvres d'art sur la durée." Et le guide d'encore faire découvrir le nouveau baptistère, entièrement rafraîchi et jouissant d'une exposition à la lumière naturelle.
Une messe en wallon en 2025?
Cette première phase de travaux sera suivie par deux autres chantiers. "On devrait par contre réserver l'année 2022 à une grande étude destinée à établir un diagnostic intérieur. Il faut évaluer ce qu'il y à faire pour les boiseries, les vitraux, les peintures l'électricité, etc." poursuit l'échevin cdH. L'entreprise Profiel procédera aux différentes analyses pour un montant avoisinant les 45 000€, avant d'entamer les chantiers relatifs à la Phase 2. En tout, la rénovation de l'église Saint-Jean dépasse les 800 000€, avec une contribution régionale de 256 000€. " Mais on aura peut-être des bonnes surprises. Les toitures sont visiblement en mois mauvais état que ce que l'on imaginait." Les rénovations des extérieurs viendront parachever le tout, d'ici la fin de la décennie. Mais avant, la foule devrait pouvoir se masser dans la nef afin de profiter de la messe en wallon, de retour au bercail. "Peut-être pour 2025", laisse entrevoir l'échevin Auspert.