Le Delta toujours pas réceptionné, deux ans et demi plus tard: "On aimerait passer à autre chose"
Mégachantier de 25 millions d’euros, et pas encore de réception définitive. Des fenêtres se fendent, des studios sont mal insonorisés. Au sein de l’institution provinciale, on s’impatiente. Descendu sur place, le patron de l’entreprise adjudicataire promet des solutions. À l’amiable.
Publié le 12-01-2022 à 07h05
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Septembre 2019. On inaugure le Delta, né de la transformation et de l’agrandissement de celle que l’on appelait auparavant la Maison provinciale de la culture. Nous sommes sur les bords de la Sambre, à Namur. Non loin du confluent.
Le chantier a été lancé par la Province, il fut de taille. Le budget avoisine les 25 millions€.
Avant d’investir les lieux, d’y accueillir des spectacles, des expositions ou des artistes en résidence, on a évidemment procédé à la réception provisoire des travaux. Mais près de deux ans et demi plus tard, toujours pas de réception définitive. Le délai est tout de même très long, et les responsables provinciaux (majorité MR-cdH-DéFI) s’impatientent.
Il reste des problèmes techniques à résoudre. Certains sont très visibles. De grandes vitres se fissurent, sans doute à cause de chocs thermiques qu’elles ne supportent pas. D’autres soucis tiennent davantage à… l’audition. Deux studios, censés ne laisser fuiter aucun son, sont défaillants au niveau de leur insonorisation. Quand on les utilise, ça résonne dans la salle de spectacle, un étage plus haut.
Dans l’intérêt de chacun
Il nous revient que ça commençait à tourner au vinaigre, entre l’entreprise qui a obtenu le marché, baptisée "Cœur de ville", et les membres du collège provincial.
Cœur de Ville, en fait, c’est une émanation de Thomas et Piron. Ce qui a aidé pour que ça ne s’envenime pas davantage: l’amitié entre Louis-Marie Piron et le député provincial Richard Fournaux (MR).
Par l’intermédiaire de ce dernier, M. Piron lui-même est descendu sur les lieux dans le courant du mois de décembre, le député provincial Amaury Alexandre (DéFI), en charge des infrastructures, nous le confirme.
Clairement, voici l’idée qui prévaut: mieux vaut un accord qu’un procès. Pour les deux parties. Du côté de Louis-Marie Piron, il s’agit aussi d’une question d’image, pour un projet à forte visibilité.
«On aimerait passer à autre chose»
Le député provincial Amaury Alexandre précise qu'il ne s'agit pas de graves problèmes à résoudre, mais qu'il est tout de même temps de trouver une solution. "Il y a une série de remarques, comme il y en a toujours dans des chantiers, surtout ceux de cette ampleur. Ça aurait dû être résolu au fur et à mesure, mais le Covid est arrivé assez rapidement, ça n'a pas aidé. Heureusement, parallèlement aussi, avec la pandémie, le Delta a été moins utilisé qu'il aurait pu l'être. Mais il faut le souligner, il fonctionne. Vu les retards, à un moment tout de même, on a réclamé que les problèmes soient résolus le plus rapidement possible. Car la réception définitive attend. On aimerait passer à autre chose!"
Quand? Au plus vite
Amaury Alexandre l'affirme, après la récente rencontre avec Louis-Marie Piron, "c'est sur les rails. Il a compris les demandes. On va en sortir prochainement". Quand? "Le plus vite possible", dixit le député provincial DéFI.
Rappelant que des sommes restent bloquées tant qu'il n'y a pas de réception définitive. Même si ce n'est qu'assez symbolique: "Le cautionnement qui sera libéré à ce moment, représente 1,5%". Mais on l'aura compris, chaque partie a intérêt que ça avance, sans aucune vague. En s'arrangeant entre gens de bonne volonté. L'enjeu est là.
Pour que cela ne traîne pas et que ça ne parte pas dans tous les sens, le patron de l’entreprise adjudicataire a demandé de n’avoir qu’un seul interlocuteur à la Province, qui listera les problèmes et assurera le suivi. Louis-Marie Piron s’est engagé à les résoudre. Car le Delta, c’est une vitrine de son entreprise. Qui ne mérite aucune fissure.