Les non-vaccinés aussi à l’horaire en janvier au CHwapi
le directeur du CHwapi, ne voit pas comment il pourrait faire fonctionner son hôpital sans le personnel infirmier non vacciné.
Publié le 08-12-2021 à 06h00
Comme la plupart des hôpitaux du pays, le CHwapi soutient le principe d'une vaccination obligatoire parmi son personnel. "Mais nous n'adhérons pas à ce principe de sanctions", rappelle Didier Delval, le directeur général. "On a profité de la troisième dose pour ouvrir la vaccination à ceux qui n'avaient encore aucune dose. Mais ça n'a pas eu le succès escompté; on les compte sur les doigts d'une main".
Au Centre hospitalier de Wallonie picarde, entre 5 et 10% du personnel infirmier n'est pas vacciné. Sur 1 000 équivalents temps plein, ça représente entre 60 et 70 personnes. "Si, à ces quelque 7% de non-vaccinés, on ajoute un taux d'absentéisme de courte durée qui équivaut à 5%, les absences de longue durée, le cadre qui n'est déjà pas rempli hors Covid parce qu'il n'y a pas suffisamment de personnel sur le marché, alors on ne saura plus soigner correctement nos patients."
Dès janvier, le personnel non vacciné sera en principe sanctionné par une suspension temporaire de contrat et une mise au chômage temporaire. Le directeur espère-t-il que la règle édictée par le fédéral changera d'ici là? "Ce n'est pas à nous d'en décider. Mais on a des patients à soigner et on ne peut pas fermer indéfiniment nos blocs opératoires. En janvier, tout le monde sera donc à l'horaire, vaccinés et non-vaccinés."
15% de la capacité hospitalière à l’arrêt
Le recul amorcé des infections au Covid-19 et d'hospitalisations de patients contaminés se confirme ce mardi. Mais la situation reste plus que jamais tendue au CHwapi. "On a toujours énormément de patients hospitalisés en soins intensifs. On en est à 60% de taux d'occupation de l'ensemble de nos 36 lits de réanimation", indique M. Delval. "Vingt lits occupés par des patients Covid au sein des soins intensifs, ça nous fait seulement une quinzaine de lits pour des patients non Covid".
Pour disposer de suffisamment de ressources afin de faire face à la situation actuelle, une série de mesures ont dû être prises. Comme la fermeture de l'activité programmée cette semaine au bloc opératoire, et le gel du programme jusqu'à la fin de l'année. Pendant 48 heures, ces lundi et mardi, l'hôpital de jour chirurgical a aussi été fermé. "On a réorganisé le département infirmier et la distribution des ressources humaines pour pouvoir garder l'hôpital de jour chirurgical ouvert. Mais c'est terriblement tendu. Pour gérer les patients de façon correcte, les 36 lits de soins intensifs demandent 75 équivalents temps plein. Si on ajoute des patients Covid, qui demandent davantage de ressources, on doit prévoir une centaine d'équivalents temps plein", détaille Didier Delval.
Florence Hut, la directrice médicale, abonde. "On double à peu près l'encadrement infirmier pour un patient Covid. Et s'il nécessite une assistance circulatoire, on multiplie par trois". Or, le personnel est usé et plus fatigué que jamais, insiste-t-elle. "On a dû fermer une centaine de lits pour justement recentrer nos ressources. Pour un hôpital comme le CHwapi, ce n'est pas rien car cent lits correspondent à quelque 15% de la capacité hospitalière.
Ce mardi, la grève du personnel infirmier à l'échelle du pays s'ajoutait à toutes les difficultés actuelles. "Notre souci est d'assurer la continuité des soins. Mais une quarantaine de collaborateurs ont pu s'inscrire dans ce mouvement de grève sans devoir procéder à des réquisitions de personnel."