Luc Nem reconnu coupable du meurtre de Marielle, sa compagne
Au terme de quatre jours de débats devant la cour d’assises de Namur, Luc Nem a été reconnu coupable jeudi en fin de journée du meurtre de sa compagne, Marielle Tournay, le 28 novembre 2019 à Assesse. Un verdict sans surprise.
Publié le 03-12-2021 à 06h00
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L’homicide sur la personne de Marielle Tournay, volontaire et avec intention de donner la mort, était l’unique question à laquelle le jury devait répondre. Les jurés ont malgré tout mis environ 3h30 avant que le verdict ne tombe, le temps de motiver l’arrêt.
Ce verdict n’est pas une surprise car l’accusé n’avait pas contesté l’intention homicide. L’homme de 40 ans a admis que ça ne pouvait être que lui l’auteur du meurtre mais il a toutefois toujours déclaré avoir eu un trou noir, le rendant incapable de se souvenir de son acte criminel. Les avocats des parties civiles ont éclairci ce trou noir (voir ci-contre), écartant certains doutes que le jury aurait pu avoir.
Pour les jurés, l’intention homicide résulte notamment des aveux partiels de l’accusé, qui reconnaît avoir porté de violents coups à Marielle Tournay et avoir compressé sa bouche jusqu’à ce qu’elle se taise. Dans leur arrêt, ils retiennent aussi les conclusions du médecin légiste qui relève une multitude de coups à la tête, au thorax et à l’abdomen ainsi que des marques de compression sur ses voies respiratoires.
D’après eux, l’intense brutalité des coups est compatible avec une attitude qui ne laisse aucun doute sur la volonté de tuer. En outre, toutes les parties du corps qui ont été touchées comprennent des organes vitaux, dont certains ont particulièrement souffert.
L’alcool, pas une excuse
Les jurés estiment que l'alcoolisation importante de Luc Nem lors du drame ne peut être prise en compte. Celle-ci ne remet absolument pas en cause le caractère volontaire des faits et l'existence de l'intention homicide. C'est librement et sans contrainte qu'il a abusé de boissons alcoolisées (bières fortes et vodka) et a recherché cet état d'ivresse. "Il ne peut s'en prendre qu'à lui-même, a lu le président de la cour. Son alcoolisme ne peut servir de cause de justification." L'alcool n'a pas entraîné non plus une perte de conscience de ce qu'il faisait, selon les jurés. Une expertise psychiatrique mentionnait par ailleurs que Luc Nem n'était pas atteint d'un trouble mental le rendant irresponsable du contrôle de ses actes au moment des faits.
Une peine exemplaire
La culpabilité à présent établie, l’avocate générale tiendra ce vendredi matin son réquisitoire sur la peine qu’il conviendrait de lui infliger. L’avocat de Luc Nem, Me Sine, plaidera ensuite. Ce dernier devrait invoquer des circonstances atténuantes pour diminuer la peine de 30 ans de réclusion criminelle encourue théoriquement pour un meurtre. Le jury se retirera alors à nouveau pour délibérer sur la peine.
Germaine, la maman de Marielle, a eu l'occasion de dire quelques mots dans le cadre de sa constitution de partie civile avant que le jury délibère. "J'espère que Luc Nem sera bien puni et sera un exemple pour les hommes qui battent leur femme, a-t-elle exprimé. C'est bien que Luc Nem reconnaisse les faits mais c'est malheureux de voir toute cette violence sur une personne si gentille." Elle a dit espérer, même si ça ne lui rendra pas sa fille, qu'il écope de la peine maximum. Les parties civiles n'ont pas voix au chapitre concernant la peine. Le message est néanmoins passé.