Totalement vêtue à une heure où on est censé dormir
Enquêteurs et juge d’instruction ont apporté quelques précisions sur l’attitude de l’accusé et de sa mère.
Publié le 30-11-2021 à 06h00
L’après-midi de lundi a été consacré aux témoignages des inspecteurs de la zone de police des Arches et de la juge d’instruction qui sont descendus sur place juste après le drame et qui ont mené l’enquête. La juge d’instruction se souvient de ce petit matin du 28 novembre 2019 lorsqu’elle s’est rendue au domicile de Luc Nem, à Assesse, où gisait le corps sans vie de Marielle Tournay.
Deux choses l'interpellent au-delà des nombreuses blessures qui jonchent le corps de la victime: la fameuse lettre écrite par Marielle, qui se trouve entre le mur de la chambre à coucher et la table de nuit (voir ci-contre), et la tenue de la victime. "Elle est vêtue d'un t-shirt, d'un jeans et de bottillons à une heure où on est censé dormir, décrit-elle. Alors soit elle ne s'était pas encore déshabillée, soit elle s'apprêtait à partir (NDLR: une intention qu'elle indique clairement dans sa lettre)." Ce qui accrédite la thèse selon laquelle Luc Nem aurait essayé de l'en empêcher…
La juge d'instruction est revenue aussi sur l'attitude, étonnante, de la maman de Luc Nem, présente dans la maison lors du meurtre. La septuagénaire prétend n'avoir rien vu ni entendu car elle avait pris un médicament pour dormir et ôté son appareil auditif. Lorsque les enquêteurs lui posent des questions à l'issue de cette macabre nuit, elle est confuse et a des propos évasifs. "J'ignore si c'était pour ne pas ajouter de détails à la situation de son fils ou tout simplement pour ne pas se mêler de sa vie, relate la juge d'instruction. À plusieurs reprises, lors de ses auditions, elle a d'ailleurs déclaré: "Oh vous savez, moi je ne m'occupe pas de ces affaires-là"." Vu l'exiguïté des pièces de la maison, la juge s'étonne d'autant plus que la maman n'a rien entendu. C'est pourtant l'unique témoin des faits dont les propos, plus précis, auraient été précieux.
Le trou noir? Peut-être pas de la mauvaise volonté
Quant au trou noir, évoqué depuis toujours par Luc Nem, la juge d'instruction nuance et pense qu'il a réellement essayé de se souvenir des faits. "Durant l'enquête, il a été très collaborant, estime-t-elle. C'est très subjectif mais j'ai eu l'impression que Monsieur Nem faisait des efforts pour essayer de se souvenir des faits, contrairement à la maman de Luc Nem qui semblait, sciemment, ne pas vouloir dire des choses. Mais ce n'est que mon sentiment."
La juge d'instruction se souvient aussi que Luc Nem aurait fait part assez vite de ses regrets: "Je n'ai jamais voulu qu'elle meure, je voudrais qu'elle revienne", a-t-il assuré dans une de ses auditions. Vu les traumatismes (crânien, thoracique, abdominal) et l'asphyxie subis par Marielle, l'issue ne pouvait pourtant qu'être fatale. Le médecin légiste sera à même de déterminer les causes exactes de la mort puisqu'il sera amené à témoigner ce mardi.