Un 37e FIFF comme avant? «On en rêve»
Après une semaine intense de festival international du film francophone post-Covid, la déléguée générale du FIFF fait le bilan.
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Publié le 11-10-2021 à 06h00
Le long-métrage de la Française Catherine Corsini La Fracture a clôturé en beauté vendredi la 36e édition du FIFF, qui a accueilli environ 20 000 festivaliers entre le 1er et le 8 octobre à Namur. Une édition moins light qu'en 2020 mais qui avait tout de même dû réduire quelque peu la voilure en diminuant le nombre d'invités et en passant d'environ 150 films d'habitude à 115 cette fois.
Pour l'administratrice déléguée, Nicole Gillet, ce fut toutefois un plaisir de mettre en place ce 36e FIFF post-Covid. «Les différentes compétitions ont pu prendre place et le chapiteau, absent l'année dernière, était bien là cette fois», se réjouit-elle. En temps normal (hors Covid) une édition du FIFF accueille 33 000 festivaliers. «La différence d'affluence est liée au climat ambiant qui fait que certaines personnes craignent encore de venir dans les salles obscures, relève-t-elle. À cela s'ajoutent les informations qui nous viennent des autorités qui ne sont pas toujours claires.»
Parmi les temps forts de ce FIFF, la venue de l'acteur et réalisateur français Guillaume Canet a marqué le public. Nicole Gillet note aussi la rencontre avec Thomas Lilti, président du jury longs métrages. «Il a donné une leçon de scénario jeudi. On a dû stopper la rencontre parce qu'il y avait un film après. Mais on l'aurait bien continuée car le public était super intéressé, ajoute-t-elle. Sous le chapiteau aussi, on a eu quelques beaux moments.»
Contrairement à l'année passée, le FIFF a également retrouvé une présence internationale. «C'était un peu plus diversifié même si on a encore connu quelques difficultés pour faire venir certains invités. Les visas n'ont pas été attribués aussi facilement qu'espéré à cause de la pandémie.»
Mieux défendre les films
Sans hésiter, la déléguée générale évoque une 37e édition du FIFF qui retrouverait sa superbe de 2019 et des années précédentes, avant que le Covid ne débarque dans nos vies. «On en rêve! On a envie de retrouver plus d'activités sous le chapiteau, de public, de films, d'invités internationaux et de rencontres professionnelles, confie-t-elle. Pour certaines de ces rencontres, nous étions encore en format hybride (entre présentiel et distanciel). Ça restera parce que tout le monde ne peut pas circuler et qu'il faut aussi penser à l'écologie. Certains déplacements ne sont pas forcément utiles. Mais on fera quand même quelque chose de plus large.»
La façon dont se déroulera la prochaine édition du FIFF tient aussi aux subsides qu'il reçoit (ou ne reçoit plus!) On savait notamment que celui de la Province avait été réduit de près de 30 000€. «C'est difficile de prévoir par exemple la fréquentation des salles ou du public dans le chapiteau. Ce sont des recettes qu'on ne sait pas toujours anticiper. Il faut donc rester vigilant, commente Nicole Gillet. À côté de ça, il y a une volonté de pouvoir réduire le nombre de films que l'on a pour mieux les défendre. Quand je dis que l'édition de 2022 reviendra à la normale, il y a une réflexion qui est menée pour pouvoir effectuer une promotion suffisamment efficace et professionnelle de tous ces films. Ceci dit, ce n'est pas parce qu'on aura moins de films qu'on aura moins de séances. La démarche sera différente.»
Réflexion aussi concernant le retour de la Caravane du Court, événement organisé par le FIFF lors duquel les réalisateurs voyagent de villes en villes pour faire découvrir leurs courts-métrages. Du 8 au 11 mars 2022, elle sera recentrée à Namur. «On doit examiner comment tout cela va se coordonner par rapport au budget. On a besoin de soutiens financiers toujours plus importants pour se permettre d'avoir des moyens correspondant à nos ambitions et aux demandes qui nous sont formulées, poursuit Nicole Gillet. Par exemple, on reçoit depuis plus de 10 ans toujours le même montant (150 000€) de la Fédération Wallonie Bruxelles. Ce n'est pas indexé. Or, si on prend en compte juste les frais pour les invités qui viennent (restaurant, hôtel, transport, etc), ce n'est pas le même prix depuis 10 ans.» Le FIFF bénéficie aussi d'un soutien de la Ville. La volonté de «partager le cinéma en vrai en grand», comme le souligne le slogan du FIFF, est toujours bien prégnante. Reste à voir ce que permettront les finances et les envies. C'est reparti pour un débriefing et 1 an de préparation du 37e FIFF.