Namur : Qui a joué au cow-boy sur la chaussée de Dinant ?
Qui a joué le cow-boy sur la chaussée de Dinant le 12 avril 2020? C’est la présidente Marie-Cécile Matagne qui devra répondre à cette question.
Publié le 09-10-2021 à 06h00
En attendant, devant elle, s’est présenté Boris, prévenu pour avoir porté des coups à un autre automobiliste, Eddy, sur cette entrée fréquentée de Namur. Il nie les charges qui pèsent contre lui et soutient mordicus que le plus agressif des deux chauffeurs n’était pas celui que l’on croit. « Je roulais normalement quand un véhicule a fait demi-tour devant moi. Il m’a bloqué en roulant à 10 à l’heure, raconte-t-il. Je l’ai dépassé et puis il m’a redépassé et m’a quasiment poussé sur le bord de la chaussée.» Une fois, sur le côté de la route, les conducteurs vont s’expliquer. Et Boris aurait fini par asséner un coup à l’oreille d’Eddy. Un «témoin» n’a pas assisté à la scène mais atteste avoir vu le sang qui s’écoulait de la blessure. «Une petite incision, disent les médecins», relativise l’avocat du prévenu qui explique également que cette plaie n’est pas forcément le stigmate d’une bagarre. «Il était ivre mort», précise Boris qui aurait simplement repoussé son assaillant.
Le conseil d'Eddy réfute toutes les allégations portées contre son client qu'il dépeint comme un paisible septuagénaire. «Il a simplement fait des appels de phares à un conducteur qui lui a fait une queue de poisson», décrit-il. Eddy réclame 750€ de dommage moral.
Le parquet requiert quant à lui une peine de 8 mois de prison assortie d'une amende de 100€. L'éventualité d'un sursis est laissée à l'appréciation de la juge Matagne. D'autant que Boris a des antécédents pour coups et blessures. «On est en présence de deux versions. Parce que mon client a des antécédents, la sienne est moins crédible. Il y a pourtant un doute qui doit lui profiter», insiste l'avocat de Boris. La présidente déterminera si ce dernier est oui ou non le cow-boy de la chaussée de Dinant que la partie civile et le ministère public prétendent et s'il y a lieu, dès lors, de l'envoyer casser des cailloux au pénitencier. Jugement le 12 novembre.