Namur: le stade des jeux en osmose
Des jeunes Carolos, prodiges en créativité numérique, ont séduit le collège namurois. Les 17 et 18 septembre, ils rhabilleront spectaculairement le stade des jeux d’une Osmose illusionniste, en vidéo-mapping.
Publié le 03-09-2021 à 06h00
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Le bourgmestre Maxime Prévot en a jubilé de plaisir: des Carolos, fondateurs en décembre 2019 d'un génial collectif (Glitch) de virtuoses des arts numériques, ont préféré Namur à toute autre ville pour présenter leur premier vidéo-mapping de l'ère post-Covid. Mais que voilà de sympathiques Wallons, réunis jeudi matin en son cabinet pour teaser la presse.
Son nom, Osmose, préfigure une fusion, et elle sera fantastique, et ancrée dans l’air du temps. Car le mapping, qui projette des images à grande échelle, permet la distanciation physique. En fait, il s’agira d’un show de (re)mise en lumière d’un prestigieux site wallon, en marge des Fêtes de Wallonie.
Au Québec, où l’on n’aime pas l’anglais, on parle d’une projection illusionniste.
«Nous sommes Carolos mais il était pour nous naturel de trouver un lieu emblématique en la capitale de la Wallonie, à la position géographique centrale et connue de tous les Belges», souligne Fabien Nowak, cofondateur de Glitch.
Mais où éblouir les Namurois et les Wallons de leurs images époustouflantes,
La citadelle de Namur s’est imposée et, impérial sur ce site fortifié, le stade des jeux, qui en domine l’esplanade par sa façade de 100 mètres de longueur. Du mapping sur ce monument classé depuis 2015 patrimoine exceptionnel de Wallonie, c’est l’accord parfait: long, sans fenêtres et bâti de matériaux clairs.
Glitch n’est pas arrivé par hasard à la Ville de Namur. Ces jeunes, stoppés en plein élan par la crise sanitaire, et qui cherchaient à rebondir, ont eu la bonne idée de répondre à l’appel à projets de la Wallonie (opéré par St’Art Invest), qui octroie des bourses aux acteurs des industries créatives. Objectif: faire rayonner la Wallonie en grand.
Leur maîtrise de ces technologies modernes et fascinantes – (le motion design, la modélisation en 3D et la réalité virtuelle etc)– ont emporté l’enthousiasme du jury.
La bourse de 32 000€ ne leur permettait cependant pas de boucler le budget. La Ville de Namur, séduite à son tour, a doublé la mise: 35 000€. Le prix d’un révolutionnaire «sons et lumières» accessible à tous, et gratuit, de 10 minutes, qui sera joué 20 fois les 17 et 18 septembre (dix par soirée, de 20 h 30 à 23 h 30).
À en croire ses géniaux concepteurs, les pixels diaboliques de cet univers numérique osant tout rempliront à ras bord les mirettes du public, et le laisseront baba.
Un crypto-artiste
Techniquement, Glitch donne l’illusion d’une immersion totale et hors-norme dans le stade des jeux.
Sa marque de fabrique? Un gigantesque grand mélange des arts. Une recomposition audacieuse des genres. Une dilution très fluide et très libre de l'antique dans le contemporain. Le mapping pliera le stade des jeux à toutes les fantaisies graphiques de ses artificiers digitaux. «Par exemple, on mélange une œuvre de Gustave Doré, illustrateur français (sur papier) du 19e, avec celle de Beeple, illustrateur digital du 21e siècle», explique Fabien Nowak.
Beeple, de son vrai Mike Winkelmann, est un phénoménal crypto-artiste britannique.
Il résulte de ce fou trifouillage d’images de toutes les époques des distorsions spatio-temporelles telles qu’elles produisent des œuvres audiovisuelles aussi immatérielles qu’hallucinantes. Elles paraissent émerger d’un accident visuel, ou d’un rêve, en bousculant toutes les références artistiques.
Le stade des jeux est à l’aube d’un voyage intersidéral original, inédit, et jamais tenté, dans l’infini et l’au-delà de l’imagination humaine. Cette osmose sera son grand soir.