VIDÉO| Mille et une facettes de Namur dans la carte postale de Mahmoud à ses amis d'ici et d'ailleurs
Pendant 30 jours, après les inondations, Mahmoud Shehada a pris son sac à dos et a filmé au smartphone sa ville d’adoption.
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Publié le 18-08-2021 à 16h00
Au ras des pavés ou en prenant de la hauteur, à la façon d’un ange ou pourquoi pas d’une tortue, dans la verdure comme la modernité, via le détail ou le panorama: depuis quelques heures, une vidéo, bien en vue sur les réseaux, brosse le portrait de la capitale wallonne, fantasmée et bien réelle, avec des effets spéciaux et beaucoup de naturel.
Son auteur, le vidéaste Mahmoud Shehada, vient de loin. S'il a appris le pouvoir des images et de ce qu'elles racontent en Algérie puis dans notre pays (il est accompagné par le centre d'action interculturelle), c'est bien en Palestine, à Gaza, qu'il a grandi. Avant de fuir. «Une longue histoire » pour ce trentenaire arrivé en Belgique comme réfugié il y a trois ans, ayant séjourné au centre d'accueil Croix-Rouge de Belgrade et exercé pas mal de petits boulots.
« J'ai travaillé dans un restaurant, cueilli des fruits dans les vergers, comme des fraises, puis j'ai ramassé les trottinettes électriques de location. Après leur utilisation, vous n'imaginez pas où les gens peuvent les laisser! Il y en a partout, loin de la ville parfois. Et ça m'a permis de connaître un peu plus Namur et ses environs.»
À tel point que, cet été, après les trombes d'eau, le désormais Wépionnais a pris son smartphone, son sac à dos et est parti en quête d'images de cette cité sambrienne autant que mosane surmontant les épreuves. En témoigne donc une carte de visite de trois minutes et trente secondes, à l'attention des amis restés au pays mais aussi pour tous les autres, en Belgique, qui savent où est Namur sans y avoir jamais mis les pieds. Mais les habitants du cru semblent également se prendre au jeu, nombre d'entre eux félicitant le réalisateur pour son approche. « C'est une ville de caractères, il y en a plusieurs concentrés au même endroit. Place du Marché aux légumes, le moderne et l'ancien se marient, alors qu'à dix minutes en voiture, c'est la campagne, un tout autre monde. » Ce tournage avec les moyens du bord – le montage a lui aussi été réalisé sur smartphone, avec des effets de reflets et de miroir qui placent Namur sur une autre planète –, a permis à Mahmoud de mieux ressentir son lieu de vie, tout en faisant valoir le point de vue de l'expatrié. «Il y a des détails qu'on ne remarque pas toujours quand on ne fait que passer. En marchant et en filmant, j'ai prêté attention à d'autres choses, d'autres routes.»
Mahmoud n'entend pas s'arrêter en si bon chemin. «J'aimerais à présent réaliser un court-métrage pour le festival À films ouverts (NDLR: festival belge en décentralisation et prônant la diversité, l'interculturalité contre le racisme). J'ai un petit scénario, je cherche en ce moment les acteurs.»
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