Photos| Ivan Lammerant célèbre le retour à la fête à Namur, sur du papier qui fait rêver
Célébrant un retour à la fête bien wallonne, Ivan Lammerant ne s’attendait pas à ce que son illustration soit tant plébiscitée.
Publié le 22-07-2021 à 18h24
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«C'est un stratagème qui booste le travail.» En se donnant comme mission de concrétiser une série d'illustrations sur la région namuroise, la Meuse et leur folklore, l'artiste-infographiste Ivan Lammerant s'est donné du cœur à l'ouvrage, en s'autorisant une licence poétique. «Je me documente, trouve des ressources pour être précis mais je ne dessine pas toujours la vérité, parfois j'invente, je m'amuse. »
Oiseau de bon augure qui aime prendre de la hauteur (quitte parfois à recourir aux services de photographes disposant d’un drone), le dessinateur a ainsi annoncé le retour de la fiesse, dans une composition très remarquée sur les réseaux sociaux depuis quelques jours.

Pour cause, dans un décor de part et d’autre du pont de Jambes, un Molon, un Canari, quelques Masuis et Cotelis, deux échasseurs et leurs tambours, et, dans les nuages, des marcheurs de Saint-Éloi de Vedrin et des Alfers y ont trouvé leur place. Sans oublier, au loin, le grand-feu de Bouge qui irradie l’horizon.

Des contacts ont été pris avec les différents groupes patrimoniaux de nos contrées et avec les photographes qui les ont immortalisés, afin de mieux réinventer tout ce petit monde dans le respect des droits d'auteurs et de faire figurer des vrais d'gins. «Certains se sont reconnus et m'ont demandé un exemplaire.»

Cette œuvre « voulue contemporaine, gaie, avec des couleurs chaudes et dans une ambiance nocturne », Ivan l'a composée en plusieurs mois, petit à petit, en la laissant reposer, quitte à aller promener ou jardiner, tout en profitant des conseils de ses proches, élèves ou collègues d'Abert Jacquard qui se penchent dessus.
Le processus de création pourrait ainsi être infini, «mais je m'oblige parfois à m'arrêter quand je commence à tout détruire petit à petit. Ici, le Covid étant passé, jouant sur la santé mentale, je n'ai pas eu envie de dessiner tous les jours.»

Un «collage» équilibré
Après avoir emporté la citadelle, Dave ou Dinant dans son rêve, Ivan s’est ici d’abord consacré à l’arrière-plan, Jambes et ses dizaines de maisons et immeubles. Si le dessin noir et blanc a été réalisé à l’ancienne, à l’encre, ce que l’image finale ne montre pas, c’est son aspect puzzle, collage.


«Avant 2000 et ma maîtrise de l'infographie, j'aurais tout fait d'un coup mais l'encre se serait peut-être mélangée aux couleurs. Maintenant, je dispose la couleur numériquement et j'ai dessiné tous mes personnages séparés. Je les ai scannés et ai assemblé le tout grâce à des calques. Dès le départ, cela dit, j'avais ma composition en tête.»

Cette fresque, comme les précédentes, sera publiée dans le prochain numéro de la revue L'Allumeuse, sans se priver d'autres vies. «Je commence à avoir des demandes pour des tirages d'art ou des posters. Je regarde pour le permettre à prix raisonnable, et pourquoi ne pas en mettre dans quelques boutiques. Le but n'est pas commercial, je fais avant tout ça pour le plaisir, le partage et l'apprentissage.»
Vu de la citadelle
Ivan est étonné mais pas tout à fait surpris de la visibilité reçue par son œuvre. « Il y a 2 ans, j'avais réalisé, dans le cadre de l'exposition Illumine, "Félicien et la route Merveilleuse". Un membre de l'équipe de la citadelle avait eu un coup de cœur.» C'est ainsi que les vœux 2020 de la citadelle l'ont arborée ainsi que des cartes postales.

Destination Freÿr
Alors qu’il vient de finir un hommage à Morris et Lucky Luke, Ivan va voyager dans le temps pour imaginer son château de Freÿr (avec des marches et un muret qui ressemblent à ceux de la merveilleuse à Namur) en des temps médiévaux et légendaires.

En espérant, d’ici quelques années, rassembler toutes ses pérégrinations dans une expo ou un recueil.
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