Changer d’air(s) en jonglant avec les caprices de la météo
Le Comité Animation Citadelle (CAC) a organisé ce week-end «On change d’air(s)», mêlant musique classique et moderne. Bilan positif pour la directrice.
Publié le 04-07-2021 à 21h02
«L'événement s'est super bien passé, sourit Christine Laverdure, directrice du CAC. On a eu des retours tant des artistes, hyper contents de l'accueil, que du public.» Preuve de son enthousiasme, le public est resté jusqu'au bout du concert de Grandgeorge samedi soir, alors qu'il tombait des cordes. Le chanteur a même joué 5 minutes de plus! «Il y a vraiment eu une belle solidarité du public» Pour les organisateurs, ce n'était pas de tout repos. Ils ont eu les yeux rivés sur la météo tout le week-end. «On avait vendu des préventes en ligne mais on vendait aussi des tickets sur place. On en a vendu moins qu'escompté vu le temps», poursuit la directrice.
En dernière minute, il a aussi été décidé que les concerts classiques se joueraient le dimanche à l'église Saint-Loup plutôt qu'au Théâtre de verdure. «Il y a les instruments à protéger mais les chanteurs classiques ont des voix délicates. C'est pourquoi il fallait trouver une solution plus appropriée.»
Le samedi néanmoins, les spectateurs ont pu profiter du cadre enchanteur du Théâtre de verdure pour se délecter de la musique classique. «Des chaises ont été installées pour plus de confort», poursuit la directrice. Côté Terra Nova, le public a pu profiter d'une «scène haute» et d'une «scène intermédiaire», où jouaient en alternance différents groupes dont Banging Souls, Lemon Straw, Grandgeorge, Behind the pines, Ziza Youssouf, etc. «Les deux scènes ont été très appréciées car ça permet au public de découvrir d'autres lieux du patrimoine de la citadelle, constate Christine Laverdure. C'est d'ailleurs notre but: mettre en valeur l'endroit et inviter le public à poser son regard dessus.»
On change d'air(s) remplaçait les Médiévales qui ont habituellement lieu le 1er week-end de juillet. Celles-ci reviendront en 2022. «Les Médiévales, c'est 10 000 personnes. C'était donc impossible. Ici, on n'atteignait pas la jauge maximale de 200 personnes.» Si On change d'air(s) ne reviendra pas tel quel, un concept musical similaire pourrait voir le jour ces prochaines années. Associer ce joyau qu'est la citadelle avec le mélange des genres musicaux, ça inspire la directrice du CAC. «J'imagine un parcours musical sur l'ensemble du site, en partenariat avec le CAV&MA. Il faudra bien sûr qu'on débriefe et qu'on en rediscute!»
Partenaire de Changeons d'air(s), le Festival musical de Namur devait précéder le week-end avec un Monteverdi -Piazzola pour une « Utopie argentine» au Théâtre de verdure. Mais, comme tout événement en extérieur, ce voyage émotionnel sur fond d'amour, d'abandon et de mort a dû changer d'itinéraire pour rejoindre Saint-Loup, pour cause de météo changeante. Pour profiter du cadre unique du théâtre, en version classique, il fallait s'y rendre le samedi.
Parmi les rendez-vous fixés: English songs, entre Renaissance et Baroque, avec la soprano Gwendoline Blondeel. À l'époque, comme le soulignait un des participants, pas de Spotify, de Youtube ou de Deezer. «Quand on voulait écouter de la musique, c'était à la messe qu'il fallait se rendre.» Ce samedi, à défaut d'office, les œuvres de Purcell, Dowland et Morley ont trouvé une plateforme pour s'exprimer sur cette scène où d'autres sons, nettement plus rock, ont résonné. Petit élément à prendre en compte: l'humidité ambiante (bien perceptible) qui a un impact bien réel sur les instruments. Ainsi la viole de gambe et le luth ont eu droit, durant le concert, à plusieurs pauses afin de pouvoir être accordés. Des respirations qui n'ont en rien entravé la superbe prestation du quatuor.
