Le défi d’une ville plus propre
Poubelles intelligentes, sensibilisation et répression accrues, etc. La Ville dévoile son plan local de propreté publique à 950 000€.
Publié le 10-06-2021 à 06h00
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La propreté d’une ville est l’affaire de tous dans la mesure où chaque citoyen en est le garant de manière individuelle. Et les Namurois se sentent concernés. La preuve: ils ont été 546 à répondre à l’appel de la Ville qui les avait sollicités lors d’une vaste enquête sur la question. Objectif pour les autorités: élaborer un plan local de propreté publique, une initiative de la Région qui a pour but d’améliorer le cadre de vie. Les services communaux, le BEP, la police locale, deux bureaux d’expertise extérieurs et les habitants ont ciblé les mauvaises pratiques, déterminé les points noirs et soumis des solutions qui pourraient être mises en œuvre pour que Namur soit plus propre.
En résulte une ambitieuse feuille de route axée sur 5 piliers, 17 actions et dont la concrétisation s’échelonne jusqu’en 2025. Pour un budget total de 950 000€.
1. Sensibilisation En toute logique, le premier volet de ce PLP vise à sensibiliser les citoyens au respect de leur environnement et à rappeler les bons gestes à adopter. Cela passe par le placement, déjà en cours, d'autocollants sur les poubelles publiques. D'autres campagnes d'information seront lancées sur base des thématiques identifiées comme prioritaires par les Namurois. «Ils ont notamment beaucoup insisté sur les mégots», indique Charlotte Deborsu. Il s'agira d'augmenter la visibilité des cendriers en rue et d'inciter à l'usage des «MegoBac», structure au sol permettant de recevoir plus de mégots, dans le centre-ville. Enfin, la police mènera des actions coup de poing afin de marquer les esprits dans les zones sensibles.
2. Participation«Il y a de nombreux bénévoles qui participent au ramassage de déchets, via l'opération BeWaPP notamment. Ils sont des ambassadeurs du cadre de vie. On veut en inciter d'autres à faire de même, leur donner envie», dit l'échevine qui veut faire grandir l'élan volontaire.
3. Répression «Les Namurois ont envie de justice, ils veulent que cesse ce sentiment d'impunité qui existe», poursuit Charlotte Deborsu. Il faut donc réprimer. Plus et mieux. La Ville investira dans un réseau de caméras mobiles afin d'assurer la surveillance d'endroits plus propices aux dépôts sauvages. Deux agents sanctionnateurs spécialisés dans les infractions devraient à terme être recrutés. Ils sont au nombre de trois actuellement. Les auteurs identifiés d'un acte incivique pourront être sanctionnés différemment. Il est ainsi question d'instaurer une procédure de médiation qui se traduit par un accompagnement des agents du service propreté sur le terrain. La Ville entend ainsi limiter les risques de récidive. L'action «rubalise», qui vise à isoler un dépôt sauvage et d'en postposer l'enlèvement, sera renforcée. De quoi donner une chance aux propriétaires des détritus de réparer leur faute mais aussi de permettre aux agents constatateurs de mener l'enquête et de remonter jusqu'aux inciviques. La vigilance sera accrue en ce qui concerne les sacs-poubelle déposés en dehors des jours établis. Ils ne seront plus enlevés par les services communaux mais ils seront assortis d'un autocollant d'avertissement. Gare aux récidivistes.
4. Infrastructures adaptées Les déjections canines ont été épinglées par le panel citoyen comme étant un désagrément majeur. Et les sachets viennent à manquer sur les bornes Toutounet. Ils sont victimes d'un usage détourné. «Certains les utilisent comme sacs de congélation», dit l'échevine. Le bon usage sera rappelé et le plastique devrait faire place à des sachets biodégradables. Toujours dans cette optique d'optimisation du matériel public, le contenu des 2 000 poubelles sera analysé. Et ce afin d'évaluer la pertinence de leur situation géographique. «Si l'une d'entre elles ne reçoit que des déchets domestiques, c'est qu'elle n'est pas à sa place.» La Ville pourrait ainsi en enlever certaines, en déplacer d'autres ou encore en rajouter. Des poubelles qui intègrent le tri des PMC feront leur apparition sur l'espace public. «Elles seront intelligentes. Avec leur système de panneaux solaires, elles donneront le taux de remplissage en temps réel. Elles sont aussi équipées d'une presse pour le concassage.» Cette nouvelle option nécessitera un aménagement du recyparc communal pour qu'il intègre les PMC à sa filière de tri. La Ville profitera de la rénovation et du remplacement des 271 abribus par la société Clearchannel pour revoir les infrastructures liées aux déchets. Les cendriers se feront plus rares au profit des MegoBacs. Enfin, chaque projet urbanistique devra, dans le futur, faire l'objet d'une réflexion spécifique sur l'équipement en matière de propreté.
5. Optimalisation des espaces Deux agents sillonneront Namur pour faire la chasse aux tags. Ils se verront doter, dans l'exercice de leur mission, d'une aérogommeuse dernier cri. L'œil averti, ils pourront également effacer les graffitis réalisés sur des façades privées mais visibles depuis l'espace public.