Stages: «Si au moins on pouvait anticiper»
Les stages à Pâques restent autorisés pour les jeunes, mais par bulle de 10. Les organisateurs doivent s’adapter ou carrément annuler.
Publié le 27-03-2021 à 06h00
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Alors qu’une dérogation avait permis aux organisateurs de stages d’accueillir 25 enfants par bulle lors des vacances de Carnaval, pour Pâques, la situation a encore changé. Si les stages restent autorisés jusqu’à 18 ans, uniquement en externat, le nouveau protocole limite dorénavant les groupes à dix personnes maximum, encadrant non compris. Un casse-tête pour certains responsables, surtout dans les plus grosses structures.
Pour les enfants jusqu’à douze ans accomplis, les stages en salle ne sont pas interdits même si le protocole «recommande» les activités en extérieur. Par contre, pour les personnes de 13 ans à 18 ans, c’est tout le monde dehors… sauf pour les activités en piscine.
C'est donc un ouf de soulagement pour pas mal de parents et d'enfants. Mais une fameuse réorganisation, une de plus, pour des organisateurs souvent prévenus en dernière minute alors que les inscriptions, elles, sont complètes depuis de longues semaines.
Denis Detinne, représentant du MES, Mouvement pour l'extrascolaire et les stages (NDLR: il coorganise aussi l'Xtera à Namur), tente de garder la tête froide. Sa priorité reste le bien-être des enfants et le portefeuille des parents. «Depuis l'été dernier, on a demandé 10€ de plus pour les inscriptions, on ne peut plus augmenter, surtout que 80% des stages sont déjà payés, insiste le responsable de l'ASBL Promosport. Or, qui dit multiplication des bulles dit espaces plus grands à louer et animateurs supplémentaires à engager.»
0,05% cas de Covid sur 15 000 stages au Carnaval
Denis Detinne, porte-parole de 430 ASBL, ne cache pas sa lassitude face à toutes ces modifications inattendues. «En juin, c'était des bulles de 50, puis on est passé à 25 et maintenant à 10. Et toujours, on apprend ça quelques jours avant alors qu'on passe des heures en réunion avec l'ONE et les cabinets ministériels pour donner des orientations. Qu'on nous propose différents plans alors, et qu'on puisse anticiper. On n'imagine pas le travail colossal que cela représente. Avec les normes ONE, par exemple, c'est 1 moniteur pour 12 enfants de plus de 6 ans. Avec la bulle de 10, on doit tout modifier et engager des moniteurs en plus. Les équipes sont sur les genoux aussi, elles bossent non-stop pour s'adapter à ces décisions gouvernementales prises au vogelpik.»
Denis Detinne ne comprend pas pourquoi on a encore réduit la bulle. Et il argumente, chiffres à l'appui: «Le plus énervant, c'est que nous avons fait nos preuves lors des stages précédents. Sur l'ensemble des stages d'été, nous avons eu 0,04% de Covid. Et au Carnaval, sur les 15 000 stages organisés sous l'égide du MES, on a dû fermer trois bulles de 25. 75 enfants sur 15 000, cela représente 0,05%. Et il n'y a pas eu d'augmentation de cas Covid deux semaines après les vacances».
Enfin, pour Denis, avec des bulles de plus en plus réduites, le côté convivial des stages tend à disparaître: «Les stages doivent rester sympas et changer un peu de l'école où les règles sont plus strictes. Or, ici, avec toutes les contraintes, on joue souvent à la police pour interdire aux enfants de s'asseoir là ou de passer par ici. Un stage, c'est avant tout pour s'amuser. Mais on assumera, tout en insistant auprès des autorités: il est temps d'arrêter de changer les règles en cours de route!»
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