Un impact Covid aussi sur les déchets

Le BEP s’attend à une explosion de déchets, due à la crise. Il confirme par ailleurs la chute du cours du papier-carton.

Le papier-carton n’a plus la cote. Le Bep a perdu une énorme recette en 2020. ©EdA - 501159858720

A.M.

Publié le 16-01-2021 à 06h00

Le papier-carton n'a plus la cote. «Le cours s'est effondré tout récemment, confirme Ingrid Bertrand, chargée de communication pour le Bureau économique de la Province. Et au BEP, on le sent passer. Dans les communes de la province aussi d'ailleurs. «C'est une matière liée à un marché qui dépasse nos frontières. Quand la valeur de la matière diminue, on en subit directement les conséquences. En ce qui concerne les papiers-cartons, on a en effet perdu 2 millions€. On est passé de 2,6 millions€ à 600 000€ de recettes l'an passé. On imagine que les déchets, c'est de l'or. Ce n'est pas toujours le cas.» Ingrid Bertrand insiste pourtant sur l'importance du tri. «Il permet de limiter l'augmentation.»

Cette perte de recettes fait mal. D’autant qu’elle n’est pas la seule dans le chef de l’intercommunale. Outre la chute du cours de certains déchets qui ont une valeur positive (comme le papier), la Région wallonne a diminué ses investissements, notamment le subside sur la collecte des déchets organiques. Elle a aussi stoppé la prise en charge de la collecte des déchets spéciaux ou dangereux des ménages dans les recyparcs et supprimé le subside lié à la collecte des papiers-cartons.

Télétravail, confinement et augmentation des déchets

Quant à l'effet de la crise et du confinement sur la collecte des déchets, «on n'a pas encore de chiffres précis et globaux. Mais on s'attend à avoir un impact. Car les gens ont fait du tri chez eux, ont consommé plus de plats à emporter, se sont fait livrer plus de colis cartonnés. Quand on voit l'affluence, la ruée, qu'il y a eu dans les recyparcs après les fermetures, notamment pour y déposer les déchets verts et les encombrants… On s'attend à une augmentation globale du volume des déchets.»

La collecte des sacs PMC, dans lesquels on place désormais aussi les plastiques d'emballage, a aussi augmenté drastiquement. «Entre octobre 2019 et octobre 2020, on a atteint en un an l'objectif qu'on s'était fixé sur deux ans!» Elle explique le phénomène: «Les gens cuisinent et ne vont plus au resto. On s'attend aussi à une augmentation des déchets organiques. On sait que cette année, on explose au niveau des déchets, mais on ne sait pas encore dans quelle proportion.»