Piscine de Gembloux: le ministre Crucke n’octroie pas le subside
Alors que le sujet a longuement fait débat au conseil communal, le ministre libéral a annoncé la nouvelle ce jeudi.
Publié le 08-10-2020 à 00h00
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L’annonce est tombée au lendemain d’un conseil communal houleux. Jean-Luc Crucke (MR), le ministre wallon des Infrastructures sportives a tranché. La Ville de Gembloux ne pourra pas conserver le subside d’un peu plus d’un million d’euros qui lui avait été initialement promis dans le cadre du Plan Piscine pour mener à bien la rénovation du bassin de la rue Chapelle-Dieu.
Des travaux auxquels le Collège communal a annoncé, sur base d’études réalisées par le BEP, renoncer la semaine dernière. Et ce, afin de financer la construction d’une nouvelle infrastructure, plus en phase avec les besoins de la population, à proximité du Centre sportif de l’Orneau.
La majorité espérait un transfert des fonds vers ce nouveau projet. Elle devra faire sans. «Je prends acte de cette décision, et je la regrette, a réagi le bourgmestre Benoît Dispa. Même si je comprends la ligne de conduite que souhaite suivre le gouvernement.» D'autres pistes de financement devront être étudiées, avec un impératif: «ne pas reporter le projet aux calendes grecques.»
198 000€ de charges annuelles
Hasard du calendrier ou non, mercredi soir, Alain Stevens, du Bureau Économique de la province, a rappelé les grandes lignes de ce projet devant le conseil communal. Ce nouveau bassin pourrait potentiellement attirer quelque 84 000 personnes installées dans la région de Gembloux et générer 161 000 entrées annuelles. On y retrouverait 8 couloirs de nage et un fond mobile. Ce dernier offre la possibilité, avec le même bassin, d’organiser des compétitions sportives, mais aussi d’initier les très jeunes à la nage dans une plus faible profondeur.
Par ailleurs, l’infrastructure accueillerait une cafétéria et pourrait être dotée d’autres services: bassin d’aquagym, bassin ludique, ou pataugeoire, par exemple. Autant d’options qui pourraient en augmenter son attractivité, mais qui doivent encore être étudiées. Côté finances, l’opération est estimée à 6,5 millions d’euros HTVA.
La dotation communale annuelle s’élèverait, elle, à 198 000 euros.
Dans les rangs de la majorité, l'échevin des Sports, Emmanuelle Delsaute (Bailli), en place depuis 2018, ne cache pas son plaisir. « Je n'ai jamais ressenti autant d'adhésion de la population à un projet.» Et d'ajouter: «Le centre aquatique, ce n'est pas qu'une piscine, c'est un choix pour l'avenir et c'est une dimension que notre ville doit se donner.»
Vifs débats
Dans les rangs de l’opposition, nous y avions déjà fait écho, on regrette la forme et non le fond. Le point d’accroche: le Collège n’a pas réservé sa communication au Conseil.
«Votre majorité ne nagerait-elle pas à contre-courant d'une bonne gouvernance communale par son attitude déplorable de ce jeudi? Vous avez décidé de ne pas poursuivre une décision du conseil sans prendre la peine de nous consulter!», lancera Valérie Hautot (PS) tout en soulignant que les rouges avaient proposé un tel projet près de 10 ans auparavant. «Du temps où nous étions au Collège, jamais nous n'aurions eu l'indélicatesse de nous épancher dans la presse par respect pour l'opposition», ajoutera Jérôme Haubruge (MR).
Pour Emmanuel Delsaute, les choses sont claires. Le Collège a pris ses responsabilités au nom d'une saine gestion des finances communales. Initier la rénovation du bassin de la rue Chapelle-Dieu n'aurait eu d'autre conséquence que d'hypothéquer un projet répondant mieux aux besoins de la population. «Certes, le Collège est chargé d'exécuter les décisions, mais aussi de bien travailler. Il était de notre devoir de ne pas plomber ce nouveau projet dès lors qu'il était faisable à certaines conditions.»
Présentant un vote unanime (qui a bien eu lieu, NDLR), le bourgmestre Benoit Dispa (Bailli) a, quant à lui, cherché à apaiser les tensions. «J'entends les états d'âme de chacun, et je les respecte. Mais nous sommes d'accord sur l'essentiel, et c'est le plus important, a-t-il commencé. Merci à chacun d'avoir joué un rôle dans cette réflexion collective qui a débouché sur un meilleur choix que celui proposé il y a deux ans.»