Ras le bol des nuisances sur la N959
Stopper les nuisances avenue Reine Élisabeth et rue de Namur (N959), c’est ce que souhaitent les riverains de Beez. Une pétition est lancée.
- Publié le 03-10-2020 à 06h00
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Les Beezois de la rue de Namur et de l’avenue Reine Élisabeth (la Nationale 959), connaissent déjà le charroi qui circule sur cet axe régional. Mais depuis que l’entreprise de recyclage de fer et de métaux Dubail a déménagé de Bouge à Beez en juin, c’est pire, disent-ils!
«Tous les jours, il y a des centaines de poids lourds qui passent à toutes les heures du jour ou de la nuit, déplore Guy Minet, l'habitant à l'origine d'une pétition publiée sur le site www.mesopinions.com qui comptabilise jusqu'à présent 35 signataires. Ce ne serait pas la seule. La route est déjà dans un état déplorable. Alors avec tous les véhicules qui roulent vite etles camions provenant des carrières de Beez, Marche-les-Dames et Namêche en plus, c'est très bruyant. On ne sait pas dormir avec les fenêtres ouvertes. Lors de la canicule cet été, c'était infernal!»
Laurence Charlier, membre du collectif Laisse pas ton Beez confirme: «ça commence à 5h25 du matin et les camions roulent à toute vitesse car ils se disent sans doute que les riverains dorment encore, et puis ça dure jusqu'à 22h environ. Et c'est le week-end aussi, même si c'est moins fréquent».
Comme un circuit de F1
La vitesse sur cette chaussée est limitée à 50 km/h et une zone 30 se trouve à proximité de l'école. «La limitation de vitesse n'est absolument pas respectée. Un vrai circuit de Formule 1 ici! La police flashe de temps en temps mais ce n'est pas suffisant», poursuit Guy, plaidant pour la mise en place d'un radar permanent.
Laurence Charlier pointe aussi du doigt l'insécurité causée par les charges transportées par ces poids lourds. «Chez Dubail, il s'agit de hauts camions remplis de ferraille et ce sont même parfois des doubles bennes, qui perdent des morceaux de ferraille. J'ai retrouvé ça récemment devant chez moi. Ces véhicules sont remplis à ras bord et ne sont pas bâchés. C'est très dangereux pour les piétons.»
Cela fait 20 ans que Laurence Charlier habite à Beez. Elle estime que la localité est oubliée des autorités. «Il y avait d'abord les nuisances du viaduc mais bon, ça, on le sait quand on s'installe ici. Puis, il y a eu le chantier naval de la rue de Namur, où il y a de nouveau des nuisances et maintenant, on a Dubail!»
Une réunion le 17 octobre
Fin mai déjà, le collectif postait un message sur Facebook pour dénoncer le vacarme engendré par un broyeur de la société de recyclage. «Les beaux jours sont là. Profiter de ses extérieurs, de son jardin, ne peut se faire qu'avec un bruit de fond significatif. Le trouble au niveau de la qualité de vie des riverains, que nous avions voulu défendre, est bien présent», écrivait-il. Des nuisances olfactives dues à «des vapeurs d'eau rejetées dans l'air à chaque utilisation de l'incinérateur» ont aussi été signalées.
Contacté, Pascal Dubail, l'administrateur de l'entreprise éponyme, répond et remet les points sur les i : «Nous avons bien un broyeur mais pas d'incinérateur, assure-t-il. J'ai une flotte de sept camions et ceux-ci ne roulent qu'aux heures de bureau. S'il y a des camions tôt le matin ou tard le soir, ce ne sont pas mes propres camions mais ceux des fournisseurs qui viennent livrer de la mitraille de partout en Belgique. On les sensibilise mais je n'ai pas la main sur ce qu'ils font. Je sensibilise aussi mes conducteurs au respect de la vitesse et normalement, quand la ferraille dépasse, on leur demande de bâcher».
Conciliant mais bref, le patron de Dubail n'a pas souhaité s'étendre davantage préférant traiter avec les riverains directement concernés du collectif Laisse pas ton Beez avec qui il est en relation d'habitude pour aborder ces problèmes. «Monsieur Dubail a toujours été ouvert envers notre collectif pour avoir un dialogue constructif», confie Laurence Charlier, espérant qu'il sera toujours enclin à la discussion avec les habitants.
De là à mettre en place des aménagements de protection sonore comme le réclament certains? Laurence Charlier avance aussi la piste d'une déviation des camions via un chemin menant au site. «Il est situé à hauteur de la route de Hannut, non pas au double rond-point situé perpendiculairement à la rue de la Libération, non pas au 2e non plus, mais au 3e», précise-t-elle.
Une réunion entre Pascal Dubail et le collectif est prévue le 17 octobre avec la perspective de désamorcer les tensions.