Des adaptations possibles
Plus loin, le dessinateur est convaincu que si on aime un concept, on se l’approprie. Raison pour laquelle, il propose d’adapter son dessin et son texte, ainsi que le format.
Publié le 12-05-2020 à 06h00
«À la demande de quelqu'un, j'ai même fait une adaptation pour la distance de deux mètres, voulue en France. On pourrait imaginer une version avec 'oufti', aussi. Tout est possible pourvu que ça soit efficace. »
Si le pangolin est rapidement devenu le bouc émissaire de cette pandémie, Benoi rappelle que personne n’en a encore la certitude. Alors plutôt que de se mettre à dos le «front des pangolins outragés», Benoi, qui adore se balader dans la nature et croquer les animaux, voit dans sa proposition une manière de racheter une popularité à cet animal, cause de tous les maux du monde depuis quelques mois.
«Je n'en avais encore jamais dessiné auparavant. C'est un animal très particulier, étrange. Quand je partais en excursion au museum d'histoire naturelle, je le voyais, entouré d'une série d'autres animaux ayant des noms à coucher dehors.»
Des cartes pour les camps Patros
En proposant cette image dédramatisante, Benoi ne cherche pas à se faire connaître. Il ne signe d’ailleurs aucun de ses logos. Il les accompagne juste du sentiment de servir à quelque chose comme sa femme qui coud des masques.
«Alors que beaucoup d'artistes n'ont plus de boulot et de revenus, je m'estime chanceux. Mes clients ne sont pas aux abonnés absents. La fédération nationale des patros, dont j'ai créé la mascotte il y a longtemps déjà, m'a demandé de concevoir ses cartes postales de camps. Même s'ils n'ont peut-être pas lieu, ces cartes seront réutilisables l'année suivante. Je crée également un poster pour le programme Eco Schools Belgique: je représente une école dans laquelle on voit à travers les murs pour mieux apprendre les petits gestes écologiques quotidiens. Puis, je travaille à la colorisation de mon prochain album BD, j'écris les scénarios des suivants et je corrige les devoirs de mes élèves. Non, vraiment, j'ai du bol. »