«Des maisons, pas des baluchons»
Deux plateformes de soutien aux sans-abri font, doucement, pression sur le gouvernement wallon.
Publié le 28-11-2019 à 06h00
:focal(507x374:517x364)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/RG3TUPRFBFARLOQO5IAKZ2DNRA.jpg)
Il est 14 heures, mercredi, la séance plénière va bientôt commencer au Parlement wallon à Namur.
Sur le talus en face du bâtiment Saint-Gilles, le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté et le mouvement bruxellois Droit à un toit organisent un petit rassemblement tout calme. Ils ont bricolé un support à offrir aux passants et aux élus wallons: une petite planche en bois représentant une maison, sur laquelle est planté un mini-paquetage au bout d'un bâton. C'est le message de cette manifestation tranquille: « On ne veut plus de baluchons, on veut des maisons!»
«Ce que l'on veut, c'est imposer dans l'agenda politique, dans les budgets, dans le concret, un vrai plan de prévention du sans-abrisme. Il faut arrêter l'hémorragie, explique Christine Mahy (Réseau wallon de lutte contre la pauvreté). Et on a aussi besoin d'un plan de sortie, d'une stratégie pour accompagner ceux qui quittent la rue, en termes de logements, de soins de santé physique et mentale…»
Se voir (au sec)
Presque tous les manifestants portent un masque à l’effigie d’un des trois ministres concernés par le sans-abrisme: Elio Di Rupo (ministre-président), Christie Morreale (Action sociale) et Pierre-Yves Dermagne (Logement).
«Comme on est en début de législature, et qu'il nous semble qu'on a affaire à des ministres qui ont une ouverture d'esprit, c'est l'occasion de mettre la pression », ajoute Christine Mahy.
Christie Morreale et Pierre-Yves Dermagne viennent saluer leurs «doubles» masqués. Chacun rappelle ses engagements: 350 000€ au budget 2020 pour du housing first chez la ministre de l'Action sociale, 5 millions pour des appels à projets dans le cadre du plan Habitat permanent chez Dermagne, etc.
« Il y a des choses qui se font déjà, admet Christine Mahy. Mais il faut faire plus. Et il faut une coordination avec les acteurs de terrain. On doit se mettre autour de la table.» Ailleurs en tout cas que derrière des barrières Nadar, sur ce talus boueux, où pataugent bientôt autant de ministres et de députés que de manifestants.