EN IMAGES| BD: Sirènes hurlantes et dragons fumants, Namur au fil des eaux
Deux ans après avoir exploré en BD Namur, Ville Rêvée, les Harengs Rouges sont comme des poissons dans l’eau de Sambre comme de Meuse.
Publié le 19-11-2019 à 20h19
Le saviez-vous? Les Beatles ont chanté La petite gayole, Benoit Poelvoorde a un jour célébré une messe à St-Symphorien et proclamé l'installation de Dieu à Namur, le vilain petit canard a été vu en bord de meuse et les eaux namuroises sont peuplées de sirènes et d'autres créatures enchanteresses ou machiavéliques. Tandis que des dragons survolent parfois le Grognon.

Les légendes affectives du quotidien namurois
Tout ceci n'est peut-être pas rigoureusement exact, quoique, mais prouve à quel point Namur a la capacité de nourrir bien des imaginaires. Les légendes affectives du quotidien, comme les appelle Benoi Lacroix. Hareng Rouge en chef et professeur à l'Académie des Beaux-Arts, il publie avec 23 de ses élèves (anciens et actuels) un nouveau recueil de BD, digne successeur de Namur, Ville Rêvée paru en 2017. Une œuvre mosaïque de récits plus ou moins courts abordant Namur comme Vallée Rêvée. «Ce recueil permet d'aller jusqu'au bout du processus de ce cours d'illustration et de BD, de se frotter aux impératifs de l'édition. Avec Vallée Rêvée, je voulais orienter le groupe vers la traduction de l'élément liquide avec des histoires se passant au ras de l'eau, au cœur de celle-ci, dans son reflet… Ça favorisait l'immersion. C'était l'occasion de remettre au goût du jour de vieilles légendes, d'extrapoler, de faire une galerie de portraits (Poelvoorde, Rops, Evenepoel), d'imaginer un bestiaire. En fait, ça foisonne.»

Vianney Six, lui, a mis un beaudrier à son crayon pour un peu d'escalade du côté des Grands Malades. «Namur ne mérite certainement pas cette image de ville pompeuse et pédante. Elle est pleine de curiosités, à chaque pierre qu'on soulève, il y a une histoire…»… et des métamorphoses. Émilie Pondeville en témoigne: «Quand j'ai fini mon histoire, l'Enjambée n'était pas finie. Je ne savais pas à quoi elle allait ressembler. J'ai dû me débrouiller avec les plans informatiques. Mais je l'ai choisie parce que c'était une nouveauté. Il n'y avait pas encore de légendes dessus. Alors pourquoi ne pas imaginer la première.»

Le Delta a aussi été immortalisé en couverture par Marc Vlieger, auteur reconnu et publié chez Delcourt à qui les Harengs Rouges ont redonné confiance en lui et en l'art. «Le décor, Namur, est en pleine mutation. Sans que nous y ayons réfléchi, le lecteur pourra comparer nos deux albums namurois, jouer au jeu des différences. La passerelle, la confluence qu'on peut imaginer en parc aquatiques pour tortues, le Delta… Il y a comme un passage de témoin. », s'enthousiasme Benoi.


Marc Vlieger enchaîne: «C'est important aussi de faire sien un lieu public. Il appartient à tout le monde mais il y a toujours une part d'intime qu'on y découvre. Sans prendre un panel d'infos, il faut aussi se demander comment ce lieu résonne, comme on peut le rejouer.»
Puis, au fil des croquis, on voit les choses différemment. Aurélie en témoigne: «L'œil se construit différemment. On s'appauvrit à force de ne pas s'exercer. » Émilie complète: «Il y a un ressenti physique, émotionnel. Maintenant, je croque même mes plats au restaurant. » Et Benoit conclut: «La photo montre à voir, le croquis montre à comprendre. » Sans nul doute, ces artistes enrichissent Namur et ses visions.

Il y a encore tellement de choses à dire, impossible de ne pas penser à une suite pour donner lieu à une trilogie namuroise. «La boîte à suggestions est alimentée par tout le monde, preuve de la bonne santé du groupe. Non, on ne va pas s'arrêter là. Après, il ne faut pas vouloir trop faire sur le même sujet. La ville change, on peut aussi élargir le propos. S'intéresser aux Namurois? Aux vieux cafés? Pourquoi pas Ville Jumelée, avec Namur au Québec?», rêve un peu plus Benoi.


Le 29 novembre, la librairie Adhoc (Rue Saint-Jean 8) offrira son bocal aux Harengs entre 14 h et 18 h 30.
Le lendemain, mêmes heures, rendez-vous est pris chez Slumberland (Rue de l´Ouvrage 16).
Les 14 et 15 décembre, une partie de l’équipe figurera parmi les invités du Salon du livre des auteurs namurois à Saint-Berthuin à Malonne.

Le 14 décembre, certains seront aussi chez Papyrus entre 15 h et 17 h.
Enfin, les Harengs Rouges exposeront les 14 (avec nocturne), 15, 21 et 22 mars à la Baie des Tecks dans le cadre de Chambres avec vue.
