De la «ruine conceptuelle» au prestigieux Delta
L’inauguration du Delta, c’est pour fin septembre. Vendredi, une visite officielle des lieux a été proposée. Petit tour d’horizon.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/b67785b9-c2fa-4944-8e39-0d7e270a27c3.png)
- Publié le 07-09-2019 à 06h00
:focal(507x325:517x315)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/U7XLQ3LHLRFYTME7LF3QGRM3UA.jpg)
Pipe à la main, «en écume de mer et pas en bois, ça, c'est pour les pignoufs», Philippe Samyn, l'architecte du Delta – le nouveau nom de la Maison de la culture – a son franc-parler. En déambulant dans le bâtiment «encore en chantier», il relève quelques défauts. L'homme est un maniaque du détail. «On a encore des petites choses à améliorer. Il y a sans cesse des choses qui évoluent», lâche-t-il.
La transformation de cette « ruine conceptuelle, avec tout mon respect», dixit l'architecte, est en réalité pratiquement terminée. Tout y est neuf, moderne et cohérent grâce à un subtil mélange entre éléments d'époque conservés (l'escalier, les pavements de l'entrée, les colonnes, les lustres du foyer) et techniques et équipements de pointe.
Reste à meubler les salles, à régler les détails techniques, à donner un dernier coup de rein avant la grande ouverture au public, fin septembre.
La visite nous mène dans le fameux cylindre blanc, longtemps décrié. «En réalité, à l'époque, la maison de la culture allait déjà jusqu'au pont. Il y avait là une tour ronde qui a été détruite lors de la seconde guerre mondiale. D'où cette image de tambour qui m'est venue », précise l'architecte. On y accède via une passerelle. «Elle sera le foyer de cette salle. Cette passerelle joue un rôle essentiel au niveau de la stabilité du tambour», explique Jérôme Morelle, gestionnaire du chantier pour Thomas&Piron Bâtiment. Et l'architecte de reconnaître: «C'est la zone où tout le monde s'est le plus éclaté… mais aussi où tout le monde a dû supporter ma mauvaise humeur ». L'endroit n'est pas très grand. On pourrait même oser un… «tout ça pour ça». Soit. C'est un concept. La salle est modulable. Elle pourra accueillir de 120 à 150 personnes pour des projections de cinéma, des spectacles d'impro, voire… du cirque.
Le bâtiment compte deux autres salles de spectacle. Une toute grande, pouvant accueillir 450 personnes assises ou 600 debout grâce à un système de sièges rétractables sous la scène, et une plus petite, située sous le tambour, plus expérimentale et ouverte à la musique urbaine. Elle pourra accueillir de 80 à 100 personnes.
Le bâtiment compte par ailleurs, en autres, trois studios de répétition et d'enregistrement flambant neufs, des bureaux, des magasins, deux résidences d'artistes et de nouvelles salles d'exposition. «Nous ne sommes pas un théâtre, pas une salle de concert, pas un centre culturel, pas un musée, pas une bibliothèque, mais tout ça à la fois. L'idée est de faire du Delta un lieu où les arts peuvent se répondre », termine Bernadette Bonnier, directrice du service de la culture de la Province de Namur.