Namur : dix ans pour acheter un quartier puis rénover
En dix ans, la société M&P Properties est devenue propriétaire de bon nombre de bâtiments de la rue de Gravière et de l’impasse d’Harscamp. Elle pense désormais à la requalification du quartier.
Publié le 08-08-2019 à 06h00
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Grognon, Gare, «Courgette», «Casserole», etc. Il faut plus que deux mains pour compter le nombre de quartiers en cours de métamorphose, à Namur. La société immobilière bruxelloise M&P Properties a jeté son dévolu sur les Ponts Spalaux.
Ce coin du centre-ville brille plus pour sa programmation musicale particulièrement soignée lors des Fêtes de Wallonie, que pour la fraîcheur de certains de ces bâtiments. Un pan de la rue de Gravière, qui mène à la place l'îlon est en souffrance. Et c'est justement cet alignement d'immeubles qui est concerné par un projet de rénovation. Un travail de longue haleine qui a déjà débuté, administrativement du moins. «Nous sommes devenus propriétaires de tous les numéros du 20 au 30 dans la rue, explique le promoteur Luc Parmentier, le «P» de M& P Properties. Ça a pris une dizaine d'années de tout acheter.»
À chaque vente, l'entreprise était sur la balle, achetant les biens tantôt à des privés, tantôt au CPAS ou à la Régie foncière, avec des procédures parfois plus longues dans le cas des deux organismes publics. «Je ne sais pas ressortir le chiffre de tête mais c'est un investissement de plusieurs millions d'euros, poursuit notre interlocuteur. La dernière petite maison, on l'a payée 400 000€. C'est la difficulté quand tout le monde sait que vous êtes déjà propriétaire du reste.»
Un «appart hôtel»
La société envisage le projet de manière globale et devrait donner, à terme, un complexe multifonctionnel. «On va rehausser le niveau des logements, ouvrir les espaces, on installe des ascenseurs, etc. On est plus dans le reconditionnement que dans la création de nouveaux logements. Le gros du travail est intérieur», précise Luc Parmentier.
Pour les extérieurs, il évoque également des jardins suspendus, des façades colorées et une ouverture de l'îlot. «On pousse également la Ville à entreprendre des aménagements urbains, à destination des piétons.» Ce qui pourrait séduire d'éventuels commerçants à occuper les rez-de-chaussée. «Si on ouvre tout l'espace, on dispose d'une surface de 500 m2», ajoute Luc Parmentier. Denrée rare en centre-ville.
Outre le volet résidentiel, et le potentiel commercial de l’endroit, M&P occupera un autre créneau avec la transformation, côté impasse d’Harscamp, d’un immeuble en un «appart hôtel» de dix logements.
«Ils sont destinés à des courts séjours mais pas seulement, dit encore notre interlocuteur. Imaginez un professeur d'université qui doit venir pour une période six mois… C'est un complexe hôtelier sans en être vraiment un. On veut qu'il y ait une conciergerie pour l'ensemble de l'îlot et une série de services également.»
Ce projet d’«appart hôtel» est en cours de procédure. À l’enquête publique ce mois-ci, il pourrait obtenir son permis d’urbanisme à la fin de l’année.