Camping Sauvach au Verdur: «Les mêmes avec plus de bide»
Dix ans après son dernier concert, Camping Sauvach a repris du service ce samedi au Verdur. Un baroud d’honneur de quelques dates qui ne pouvaient pas démarrer ailleurs qu’au festival de la citadelle.
Publié le 01-07-2019 à 06h00
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La reformation de Camping Sauvach était l’un des moments les plus attendus du Verdur 2019. Et le groupe festif namurois n’a pas failli sous la pression. Ils ont ainsi livré une prestation survitaminée, et fait grimper le thermomètre du théâtre de Verdur qui affichait pourtant 35 degrés. Comme si c’était hier. Et pourtant le dernier concert de la formation remonte à il y a tout juste dix ans. Rencontre avec ses fondateurs, Pierre-Yves Berhin et Matthieu Hendrick.
Désolé, la question bateau s’impose pour démarrer: pourquoi un retour après tout ce temps?
Matthieu Hendrick (guitare): Ha non c'est trop bateau, je ne réponds pas (rires). Disons que c'est une manière de boucler la boucle. Il y a 10 ans, on n'avait même pas dit qu'on arrêtait. Il n'y avait pas eu de concert de clôture. Le dernier concert a été annulé, je m'étais coupé au doigt.
Pierre-Yves Berhin (accordéon): C'était dans l'air depuis quelques années. Pour Matthieu et moi, qui avons d'autres projets, ce n'était pas une priorité mais ça titillait les autres. Finalement, on s'est dit: «On le fait l'année prochaine, pour une dizaine de dates et il faut que ça démarre au Verdur».
Dix dates et puis plus rien donc? Pas d’album suivi d’une nouvelle tournée plus étoffée?
P.-Y. B.: Non, ce n'est pas prévu. On sera entre autres au Lasemo, au Blue Bird (à Évelette), à la Fête du 21 juillet de Bourgeois (NDLR près de Rixensart). Et on a prévu un concert de clôture au mois de novembre.
M.H.: Il n'y a pas d'album mais on ne voulait pas revenir sans rien. Il y a tout de même un nouveau titre, «Dansez», qui est disponible.
Le Verdur, c’est un endroit qui compte dans votre carrière…
M.H: C'est juste. On est arrivé deuxième du concours en 2006 où on a décroché plein de prix. Ça nous a donné l'opportunité de faire une tournée au Canada. On est ensuite revenu jouer l'année suivante parce que le lauréat avait splitté, entretemps.
P-Y.B.: Après ce tremplin, ça a vraiment démarré pour nous. Il y a eu Esperanzah, les Francos, le Brussels Summer Festival. On a aussi joué en Italie, en Russie, etc. Et puis, rien que le lieu est chargé de souvenirs. C'est dans ce théâtre qu'on faisait des soirées feux de camp et jonglerie durant l'été.
Parmi les souvenirs, il y a cette improbable présence dans la bande-son d’un long-métrage de Mister Bean.
M.H.: «Les vacances de Mister Bean», le film est à chier.
P.-Y.B.: Mais la bande-son est bien (rires).
Comment est-ce arrivé?
P.-Y. B.: Par l'intermédiaire d'un bon pote à nous qui fréquentait une fille travaillant dans une boîte de production. Elle était à la recherche d'un titre en français puisque dans le film, Mister Bean est en vacances en France.
M.H.: On était au studio Noise Factory (NDLR à Wierde) quand on a reçu le coup de téléphone de confirmation, en anglais. On ne comprenait rien. Et d'ailleurs, il y en a eu de la paperasse à traduire. C'était compliqué.
Plus compliqué que de préparer cette reformation et de se replonger dans votre vieux répertoire?
M.H.: Ça, ça s'est très bien passé.
P.-Y.B.: On voulait que tout roule pour tout le monde. Que cela soit confortable. On ne voulait pas repasser par la phase «répétition dans le garage».
M.H.: Pierre-Yves et moi avons produit la tournée et on l'a présentée aux autres sur un plateau d'argent. Tout le monde était préparé. On n'a pas dû chipoter pendant des heures et se rappeler qui jouait quoi. Dès le premier morceau ensemble, on s'est retrouvé dix ans en arrière. On n'a pas changé en fait. On est les mêmes avec juste un peu plus de bide et des gosses (rires).