Quelle école… et quelle agriculture?
Inutile de faire l’autruche: il y a des problèmes à l’école d’agriculture. Le gouvernement provincial veut percer l’abcès… et surtout penser au futur.
- Publié le 27-04-2019 à 06h00
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Interpellé par un membre de son parti, le MR Jérôme Haubruge, «très proche et même directement concerné par l’avenir du monde agricole», le député provincial Richard Fournaux a évoqué les problèmes au sein de l’école d’agriculture de Ciney.
Avec ce préambule: «Comment voulez-vous qu'il n'y ait aucun questionnement à l'EPASC, quand on connaît la situation globale du monde agricole?». En résumé, le malaise au sein de tout un secteur, se répercute forcément au sein de l'école provinciale d'agriculture. Le député Fournaux explique de quelle manière: «Des difficultés relationnelles, attisées par l'ambiance générale, mais aussi des incidents internes». Exemple? Un débat a secoué l'établissement. Fallait-il ou non que les élèves participent à la marche cinacienne pour le climat? Fournaux raconte: «Il y avait des pour, des contre, la direction a tranché le débat, estimant qu'il valait mieux ne pas y aller».
Autre crispation révélatrice: des repas sans viande de temps en temps servis à la cantine. De quoi en heurter certains, en pleine région d’élevage, dans la capitale du BBB! Au point que des enfants de fermiers (et leurs parents) se demandent si l’école d’agriculture est encore la leur. D’autant que la montée en puissance d’un premier degré généraliste, noie davantage dans la masse les héritiers du véritable monde de la terre… qui compte de moins en moins de représentants.
Un «comité d’audit»
Le gouvernement provincial (MR-cdH-DeFI) a décidé de percer l’abcès, et d’avancer, dixit le député Fournaux, en charge de l’Enseignement. Tout d’abord en œuvrant «pour rétablir le dialogue» au sein de l’école. Pour rassurer, à plus long terme, il s’agit de baliser le futur… en tentant de s’y situer, et en adaptant le modèle pédagogique.
Pour ce faire, un «comité d’audit» est constitué, notamment composé de représentants d’organisations agricoles, sous la direction de Philippe Lepoivre, professeur émérite de «Gembloux agro Bio Tech» (UCL). Il est présenté par ses mandants, comme «un spécialiste des méthodes académiques». Et bien sûr de l’agriculture.
Il est demandé au comité d’experts, de rendre son rapport dans le courant du mois d’octobre prochain. Soit très rapidement. Le but: inscrire l’école dans une «vision», et adapter en fonction ses enseignements. Fameuse gageure. Car à un autre niveau, celui de tout un secteur, l’avenir reste flou.
Seule remarque dans l’opposition, celle de France Masai (Écolo): elle aurait souhaité que la majorité provinciale s’engage davantage, sur le plan politique. Qu’elle développe sa propre vision.