Un petit bouchon wallon veut endiguer l’océan de plastique
Avec B-Cap, la start-up monto-namuroise Bnova veut remplacer les flacons en plastique par des capsules.
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Publié le 06-04-2019 à 07h32
La planète meurt sous le plastique. Chaque année, jusqu’à 13 millions de tonnes de plastique terminent dans les océans. Ils représentent la moitié des déchets marins. Pas étonnant lorsque l’on sait que 480 milliards de bouteilles en plastique ont été produites dans le monde en 2016, chiffre en constante augmentation.
Aberration, ces récipients en plastique, qu’ils soient utilisés dans le secteur alimentaire, pharmaceutique ou des cosmétiques, servent essentiellement à transporter de l’eau. Par exemple, un flacon de produit détergent ne contient que 5% environ de principe actif, pour 95% d’eau.
Pourquoi dès lors ne pas juste transporter le produit et le mélanger à domicile où l’eau est disponible à un jet de robinet?
C’est la question à laquelle ont voulu répondre deux entrepreneurs wallons: la docteure en pharmacie Corinne Herlin et l’expert en marketing Jean-Claude Guéry. En 2011, le duo a créé Bnova, une start-up wallonne installée à Ghlin (Mons) et Wierde (Namur) qui a donné naissance à «B-Cap». Cette capsule, modestement vendue comme «le petit bouchon wallon qui va sauver les océans», est remplie d’un actif liquide ou solide, qui se libère une fois que la capsule est vissée sur une bouteille, une gourde, un flacon…
Des formats à foison
Idée simple en apparence, mais complexe à mettre en œuvre: 18 mois ont été nécessaires pour développer la technologie, les prototypes et les brevets. L’objectif était que chaque capsule puisse se visser sur n’importe quel flacon et soit parfaitement étanche.
«On est sur du micromètre de précision pour avoir l'étanchéité» indique Jean-Claude Guéry. Pour assurer une compatibilité la plus large possible, la recherche est permanente. «On se doit de développer des capsules tous les ans. Deux facteurs sont déterminants: le pas de vis de la bouteille et le volume pour le contenant demandé par les clients.» Et des formats, il y en a à foison: bouteilles d'eau, de soda, flacons de cosmétique, de produits nettoyants… Chacun a son standard et Bnova doit s'y adapter.
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Car la start-up vise tous les marchés. Elle s’est d’abord focalisée sur les compléments alimentaires, développant son projet avec l’entreprise ghlinoise Hédélab, spécialisée dans les compléments alimentaires et leurs conditionnements.
Puis rapidement, des producteurs de détergents ont sollicité Bnova pour décliner le concept pour leur secteur. Le cosmétique a ensuite suivi. Capsules vides ou remplies par ses soins, Bnova s’adapte aux différents desiderata.
Aujourd'hui, Bnova se définit comme «le sous-traitant le mieux caché au monde», mais a décidé de sortir du bois et de conquérir le monde. Distribuées en Belgique, ses capsules s'exportent également en France, au Royaume-Uni, en Autriche, en Norvège, aux États-Unis ou en Asie. De 5 millions de capsules produites en 2018, Bnova s'attend à doubler sa production en 2019 et atteindre les 20 millions l'an prochain.
Sachant que la production de flacons en plastique devrait franchir le palier des 500 milliards en 2021, l’entreprise wallonne a encore beaucoup de marge de développement…
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