Des pesticides en Hesbaye: ce que révèlent les études
L’an dernier, l’ISSEP a étudié l’exposition des populations aux pulvérisations. L’heure est à un premier bilan.
Publié le 27-03-2019 à 07h34
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Tout était parti d’une mobilisation citoyenne, suite à la multiplication de cas de cancer. Interpellée, la Région wallonne avait décidé du lancement de l’étude PROPULPPP, destinées à objectiver l’exposition des populations aux pulvérisations de produits phytopharmaceutiques et des mesures de protection destinées à limiter cette exposition.
Les principaux résultats de l’étude ont été présentés en primeur ce mardi aux principaux acteurs de l’étude: scientifiques, représentants du monde agricole, bourgmestres et conseillers, scientifiques…
Quels en sont les principaux enseignements?
1. Au sol et dans l'air: la présence de substances chimiques est une réalité, sur le sol, mais aussi dans l'air. Les concentrations aériennes varient de quelques dixièmes de ng/m2 à quelques centaines de ng/m2, la moyenne wallonne annuelle se situant à 1 ng/m2, selon l'étude Expopesten de l'ISSEP.
Des concentrations de pesticide peuvent présenter des pics de concentration bien au-delà des 2 premières heures après la pulvérisation, parfois jusqu’à 48 h.
Une exposition à 10 m des bordures de champ ne permet pas d’exclure tout risque, concluent les auteurs de l’étude.
2. Cocktail de substances: les mesures témoignent de la présence de nombreuses substances. De 40 à 70 substances ont été retrouvées dans des capteurs placés dans des cours d'école ou des jardins privés. Cela témoigne de plusieurs pulvérisations, sur des sites différents. À l'intérieur des classes, une contamination est aussi observée, majoritairement d'origine agricole, mais pas uniquement.
3. Recommandations: l'étude en formule plusieurs.
– Éviter de pulvériser à une distance inférieure à 10 m en bordure de milieux de vie.
– Privilégier les pulvérisations en soirée près des milieux de vie;
– installer un écran de type filet à insectes de 2 m de haut en bordure de parcelle pour éviter la dispersion des produits.
– respecter les bonnes pratiques agricoles en utilisant des techniques qui permettent de réduire efficacement les dépôts sédimentaires.
4. Études complémentaires: certaines pistes mériteraient d'être affinées, comme une extension de l'étude aux cultures fruitières et maraîchères et l'étude d'autres types d'écrans végétaux après en avoir vérifié l'efficacité.
À Fernelmont, les conclusions de l’étude seront présentées à la population ce jeudi 28 mars, à 19 h 30, à la maison de village de Cortil-Wodon.