Le personnel de L’Avenir toujours dans le flou

C’est toujours l’incertitude qui règne pour le futur de notre journal. Les représentants du personnel ont durci le ton. La direction doit clarifier la situation pour lundi.

La Rédaction de L'Avenir
Le personnel de L’Avenir toujours dans le flou
Un seul message à la Une de nos neuf éditions ce vendredi: L’Avenir est flou. ©EdA

LES SYNDICATS QUITTENT LA SÉANCE

 Les représentants du personnel réclament (une fois encore) des infos claires.
Les représentants du personnel réclament (une fois encore) des infos claires. ©© EdA - Jacques Duchateau

La tension est montée encore d'un cran ce jeudi au sein des Éditions de l'Avenir. Les représentants du personnel, CNE, SETCa et Association des Journalistes professionnels ont quitté le conseil d'entreprise extraordinaire en demandant à la direction «de revenir avec un projet crédible».

Cette 6e séance de la phase d’information depuis l’annonce, le 23 octobre, de la volonté de la direction de se séparer de 25% du personnel, soit 60 équivalents temps plein sur 280 travailleurs, a confirmé le point de blocage.

«Le plan que vous proposez ne nous convainc pas, tant du point de vue de l'organisation que de la répartition des emplois. De plus, il ne nous garantit pas de sortir un produit de qualité par la suite», ont fait savoir les représentants du personnel.

«La direction a présenté une espèce d'organigramme. En l'analysant, nous nous sommes rendu compte qu'il ne répondait pas à la question de savoir comment nous allions faire notre métier avec 25% d'effectifs en moins», indique ainsi un syndicaliste.

Si le management team des Éditions de l'Avenir est bien revenu autour de la table avec quelques détails chiffrés sur les licenciements envisagés, service par service, le plan rédactionnel qui devrait suivre le plan de restructuration est encore très loin d'être clair, estiment syndicats et AJP. Ils exigent donc que ce plan soit «retravaillé au départ d'objectifs clairs».

Si c’est le cas, celui-ci sera débattu au prochain conseil d’entreprise extraordinaire lundi matin et transmis au personnel dans la foulée. Un personnel qui, ce jeudi en assemblée générale, a manifesté son émotion et sa colère. Si l’option d’actions plus dures n’a pas été retenue cette fois, il n’est pas exclu que ce soit le cas la semaine prochaine si les travailleurs n’y voient pas plus clair quant au sort que leur réserve la direction.

LA POSITION DU MANAGEMENT

«Indispensable pour garantir notre futur»

 Jos Donvil, le CEO, estime que la casse sociale est inévitable pour assurer le futur de l’entreprise.
Jos Donvil, le CEO, estime que la casse sociale est inévitable pour assurer le futur de l’entreprise. ©BELGA

La direction des Éditions de l'Avenir a aussi réagi de son côté à la rupture prématurée des discussions, ce jeudi, en conseil d'entreprise extraordinaire. Dans une communication directe au personnel, le management team a présenté sa «vision stratégique» et rappelé que depuis le début de la phase d'information et de consultation dans le cadre du plan Renault, il a déjà répondu «avec le plus de clarté et de précision possible» à quelque 140 questions.

Malgré le fait que les représentants du personnel ont quitté la séance avant son terme, la direction indique rester «à leur disposition pour examiner et répondre aux questions additionnelles ou aux propositions qu'ils voudraient encore nous transmettre

Dans le mail envoyé au personnel, la direction rappelle par ailleurs les raisons pour lesquelles ce «plan de transformation» est essentiel «afin de créer un futur long terme pour notre journal».

Car, rappelle-t-elle, d'un point de vue économique, le constat financier est indéniable: «Malgré nos efforts, nos coûts continuent à augmenter et nos recettes diminuent. Il est indispensable d'appliquer ce plan de transformation pour retrouver une situation financière saine. Si nous ne faisons rien, ce serait une perte de 5 millions en 2022.»

La direction rappelle également la nécessité de s'adapter au «changement majeur» du mode de consommation de l'information par les lecteurs et de l'évolution du marché des médias pour les annonceurs. «Nous devons en tenir compte dans notre future organisation, en continuant à soutenir et faire évoluer les produits papier tout en développant les nouveaux produits digitaux.»

La direction justifie par ailleurs sa décision de remettre en question le mode de fonctionnement de l'entreprise et d'établir «un plan d'actions ambitieux» par la nécessité de faire face à l'érosion du lectorat dans un marché réduit et dans un contexte de hausse du coût de production de l'information.

La stratégie pour y parvenir? Dans son communiqué, la direction avance plus d'une dizaine d'éléments. En tête desquels une réduction des effectifs et donc de la masse salariale. Elle promet par contre des budgets d'investissements «conséquents» pour une digitalisation accrue de l'entreprise et de ses produits.

Autres pistes avancées pour concrétiser sa «vision stratégique»: mutualisation des forces, compétences et systèmes communs au sein du pôle Telco-Média, automatisation des tâches les plus répétitives ne délivrant pas de valeur ajoutée, réorganisation de la rédaction dans son mode de fonctionnement selon le modèle "digital-print", réorganisation des services commerciaux, renforcement des collaborations multi-départementales, augmentation des synergies Telco-Média, sous-traitances, automatisation et digitalisation des flux de travail et des services aux clients…

La direction assure que son souhait reste «de mettre en œuvre ce plan de transformation, ensemble avec les représentants du personnel, les cadres et les membres du personnel». Elle termine en affirmant que si «la période difficile que nous traversons» est «humainement très lourde», elle est néanmoins «indispensable pour garantir un futur à notre entreprise».

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