TERRA: un nouveau centre de recherche international à Gembloux
TERRA, c’est le nom du nouveau centre de recherche international inauguré par l’Université de Liège sur son site de Gembloux.
- Publié le 25-05-2018 à 10h22
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Vingt-et-un millions d’euros dont quinze investis sur fonds propres, TERRA rassemble à Gembloux 200 chercheurs répartis sur 7 400 m2. Voilà pour les chiffres, qui témoignent du caractère stratégique de la nouvelle infrastructure.
TERRA doit répondre aux défis colossaux auxquelles sont confrontées les sciences de la vie, matière de prédilection enseignée à Gembloux: l’agronomie, mais aussi la biologie, la microbiologie, la foresterie… Défis que rendent encore plus urgents les changements climatiques et leurs conséquences de plus en plus palpables sur la faune, la flore, l’alimentation animale et humaine et, in fine, notre cadre de vie.
L’inauguration de TERRA donne l’occasion à la Faculté Agro-Biotech de Gembloux d’articuler son travail autour de quatre cellules d’appui à la recherche et à l’enseignement, à savoir: Environnement is life, Food is life, Agriculture is life et Forest is life. L’environnement, l’agriculture, les forêts et l’agroalimentaire: les quatre mamelles gembloutoises réunies sous une même coupole, et ce même si les branches agricole et forestière s’enracinent volontiers ailleurs. Dans les campagnes de Gembloux et des Isnes, pour le volet agricole; en Ardenne mais aussi en Afrique, pour ce qui concerne le volet forestier.
Le projet TERRA, qui a bénéficié d’un subside de 5 millions de la Région et d’un coup de pouce financier du FNRS (1 million€) n’entend pas faire travailler ses chercheurs en vase clos. Vingt des vingt-huit projets de recherche actuellement poursuivis sur le site gembloutois sont réalisés avec le concours de cinq autres Facultés de l’ULiège: médecine, médecine vétérinaire, sciences, sciences appliquées et HEC Liège.
Des partenariats à l’international sont aussi visés. En Europe avec l’INRA, les universités de Lille, Nülich… mais aussi avec la Chine, le Maroc ou le Vietnam. TERRA: une fenêtre ouverte sur le monde du vivant.

On y teste les aliments de demain
«Ce ne sont pas seulement des labos pour les travaux pratiques des étudiants, mais bien des halls-pilotes où l’on peut fabriquer, comme un industriel, mais à une échelle réduite.»
Le professeur Christophe Blecker met le doigt sur l’une des spécificités de TERRA: ses équipements permettent de développer des partenariats scientifiques avec des professionnels des secteurs agricoles, agro-alimentaires et industriels. A terme, TERRA pourrait accueillir des entreprises partenaires et des startups ou spin-offs issues des laboratoires universitaires.
Les halls renferment des fermenteurs d'une capacité de 2 m3, qui permettent d'envisager toutes les montées à échelle que requiert le passage d'un prototypage vers un process de type industriel. Parmi les réalisations à épingler, la mise au point de biopesticides. Dans un autre domaine, Gembloux possède une chaîne expérimentale de pressage et de raffinage d'huile. «Il n'y en a que deux en Europe, insiste le professeur Blecker. La deuxième est en France. Pour arriver à une huile comestible, on privilégie les traitements physiques aux traitements chimiques pour se passer des additifs.»
Une philosophie adoptée pour la mise au point d'autres produits comme la farine. «On fait en sorte qu'on retrouve le moins d'additifs classés E dans les produits que nous testons. Avec la farine, on réussit à le faire par des techniques de chauffage ou de cisaillement.»
L’autre axe privilégié est celui de l’innovation. A l’image de la machine à extrusion posée dans un coin du hall et qui pourrait permettre de fabriquer des snacks expansés à base de vers de farine.
Intéressé de développer le créneau? Il ne vous reste plus qu’à pousser la porte de Terra.