Les Namurois tiennent à leur folklore
La 22e journée du folklore et des traditions a battu son plein, samedi, dans les rues de Namur. Public et beau temps étaient de la partie.
Publié le 23-04-2018 à 06h00
«Aujourd'hui, ça va chauffer dans les culottes!» lance, d'un air quelque peu espiègle, Emmanuel Fievet, le président du Bataillon des Canaris. C'est que l'homme, qu'on ne présente plus, est un habitué des défilés folkloriques et sait, mieux que personne, de quels draps sont faits les uniformes fièrement portés par les uns, par les autres et, plus particulièrement, par ses Canaris. Si ces costumes sont, sans aucun doute, appréciés en période de fraîcheur, gageons que, au vu du temps estival de ce samedi, beaucoup de participants à la 22e journée du folklore et des traditions les auraient volontiers troqués pour un short et un t-shirt.
Mais qui dit folklore et traditions, dit aussi reconstitutions, et donc costumes d’époque. Faisant dès lors fi de la chaleur, les représentants des différents groupements historiques et traditionnels du grand Namur n’ont pas ménagé leurs efforts pour offrir au public un bel aperçu de la richesse et de la diversité de notre folklore.
«Les objectifs de l'ASBL FolkNam (NDLR: organisatrice de la journée), expliquent les organisateurs, consistent à faire revivre, à défendre et à protéger le patrimoine folklorique namurois par la sauvegarde des groupements traditionnels de Namur. Nous aidons aussi à la restauration de groupements disparus tels qu'ils existaient dans le cortège marial, les ducasses passées ou dans les traditions séculaires. C'est pourquoi, aujourd'hui, nous faisons revivre le souvenir d'une ancienne procession dans laquelle le Géant Bayard était promené à Namur début juillet.»
Trente-cinq kilos sur le dos
Hormis un cortège haut en couleur dans les rues de Namur et un rondeau final, sur la place de l’Ange, la journée a vu également la tenue d’un marché artisanal, place d’Armes, ainsi que diverses animations folkloriques comme, des danses traditionnelles, sans oublier des ateliers du folklore. Parmi ces ateliers, celui de la Confrérie de la Malemort et celui de la Compagnie Franche ont retenu l’attention du public et, notamment, des plus jeunes. Spécialisés, entre autres, dans les reconstitutions historiques de combats des XIVe et XVe siècles, les deux groupes ont exhibé des costumes et des armes que portaient les mercenaires et les troupiers de l’époque médiévale.
«Notre atelier a très bien fonctionné avec les enfants, souligne Yohan Devos, président de la Confrérie de la Malemort, mais encore mieux avec les adultes. On les a équipés pour qu'ils se rendent compte de ce que c'était de porter une armure à l'époque. Le poids variait entre 30 et 35 kg. Et il fallait ajouter les armes comme, par exemple, une hache de pas, une vouge ou un fauchard. Ce qui est surprenant, c'est de voir que, malgré le poids, les hommes pouvaient encore combattre assez aisément.»
Démonstrations à l’appui, le public s’en est retourné enchanté et convaincu.