La future place de l’Orneau: un espace à partager
Au dernier conseil communal, les élus ont approuvé l’avant-projet de réaménagement de la place de l’Orneau. Principale évolution: entre les voitures et les piétons, l’espace sera partagé. Explications.
- Publié le 24-02-2018 à 06h00
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À Gembloux, on fera comme à Namur, à la place de l’Ange: le revêtement du sol ne distinguera pas les espaces réservés à la voiture et aux piétons. L’idée est de faire de la place de l’Orneau un espace partagé, convivial, où la vitesse sera réduite à 20 km/h. Pour l’heure, on en est loin: la place de l’Orneau n’est pratiquement qu’un vaste parking.
À Namur, la formule de zone partagée a eu du mal à trouver son rythme de croisière: des voitures en stationnement parfois anarchique ont fini par remettre en cause la philosophie même de ce type d’espace, ce qui a finalement motivé Namur à revoir son plan de stationnement pour en extirper les voitures-ventouses.
Et à Gembloux? L’équilibre sera fragile et difficile à trouver car la place abrite à la fois des commerces – y compris le marché hebdomadaire -, la plus grosse école secondaire de Gembloux (le collège St-Guibert), tout en étant un maillon important de la mobilité dans le bas de la ville et un parking non négligeable, offrant en mode payant 54 places de stationnement.
L'échevin MR de la Rénovation urbaine Alain Goda en convient. «Oui, il y a un risque que des problèmes de cohabitation se posent, mais non: si on ne réalise pas dans cet esprit, cela ne sert à rien de le faire.»
À sens unique
L’avant-projet approuvé au dernier conseil communal (voir notre édition du 2 février) tente de concilier les différentes contraintes et fonctions de ce lieu emblématique des Gembloutois. Lesquelles?
1. La mobilité La circulation sur la place de l'Orneau se fera à sens unique. Et par rapport aux premières esquisses, le sens de circulation a été inversé. Les véhicules circuleront de la Grand-Rue vers la rue du Moulin.
Un dépose-minute est prévu sur la place, mais sa capacité ne sera limitée à trois voitures. Suffisant? «On négocie avec le Collège pour définir d'autres points de dépose, un peu plus loin», répond l'échevin Goda.
D’autres négociations sont entamées avec le TEC pour qu’il envisage de modifier légèrement l’itinéraire de deux de ses lignes qui passent actuellement par la place de l’Orneau.
2. La cohabitation Comme à Namur, il n'y aura pas de distinction claire entre l'espace dévolu aux piétons et aux voitures. Sur l'ensemble de la place, des pavés seront en pierre bleue d'origine belge seront posés. Rien ne distinguera la zone empruntée par les voitures de celle fréquentée par les piétons si ce n'est les repères visuels que constitueront les alignements d'arbres et de buissons bas, qui renforceront la convivialité de la place en lui conférant une touche plus verte. Pour éviter la monotonie d'un revêtement uniforme, des bandes de pierres bleues bouchardées, disposées tous les 1,2 m donneront du rythme à l'ensemble et renforceront la cohérence de l'ensemble.
3. Le parking L'option du tout piétonnier a été écartée. «Les Gembloutois ne sont pas prêts», estime Alain Goda, qui épingle en particulier les réticences des commerçants.
L’avant-projet prévoit quand même une réduction du nombre de places, qui passeront de 54 à 20 emplacements. Lors les rencontres préalables au dépôt de l’avant-projet, le point a fait débat. Une étude de l’offre en parkings a dès lors été intégrée au dossier. Conclusion: dans le centre-ville, 380 places gratuites sont disponibles, dont 225 places à moins de trois minutes à pied de la place.
Ce n’est encore qu’un avant-projet. D’ici sa concrétisation, en 2020, les Gembloutois auront l’occasion de s’exprimer.

La rivière restera cachée
Fallait-il ou pas redécouvrir l’Orneau dans sa traversée du bas de la Ville, comme ce fut le cas jusqu’à ce que le cours d’eau soit canalisé et traité comme un vulgaire réceptacle à égouts. Sur les neuf avant-projets déposés, un seul a finalement retenu cette option. Il prévoyait une descente en gradins vers le lit de la rivière.
Le projet de redécouverte de l’Orneau a finalement été écarté.«Trop de contraintes, trop d’inconvénients,souffle Alain Goda.D’abord, le cours d’eau n’est pas assez épuré. Enlever la voûte n’apporterait pas forcément un plus esthétique car la rivière est entourée de voiles en béton et un égout la traverse. La rivière occuperait beaucoup de place et cela créerait un problème de sécurité, le cours d’eau se trouvant de 3 à 4 m sous le niveau de la place.»
La solution? Un rappel de la rivière sous forme d’une fontaine rappelant le tracé du cours d’eau, tout le long d’un sillon en légère dépression, avec quelques passerelles pour permettre un passage aisé des PMR.

Le marché au pied du Bailli
Que faire du marché hebdomadaire du vendredi? Pendant les travaux, il conviendra de trouver un nouvel emplacement. Il a déjà été déterminé. Les ambulants s’installeront sur la place de l’Hôtel de ville et la rue du Chien Noir. Le déménagement se fera au printemps prochain, ce qui permettra d’anticiper les travaux.
Avantage de la formule?«Cela devrait contribuer à renforcer sa visibilité,plaide Alain Goda.Les automobilistes qui empruntent la Grand-Rue se rendront compte de sa présence, ce qui n’est pas le cas avec l’emplacement actuel sur la place de l’Orneau.»
Et après les travaux? La question n’est pas tranchée. Le déménagement fera office de test grandeur nature.