Le «Bia bouquet» désormais hymne d’une boîte à musique
Vinciane Renard crée des boîtes à musique à l’effigie des molons. C’est elle qui avait sculpté la statue qui les représentait. Elle sera bientôt replacée à Namur.
Publié le 12-02-2018 à 06h00
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La vue sur la Meuse est imprenable depuis son atelier situé rue du Rivage à Dave. C'est ici que Vinciane Renard, crée, imagine, fabrique des moules, sculpte et peint. «Ce n'est pas mon activité principale. Je fais tout cela pour mon plaisir», explique cette régente en art plastique qui enseigne… l'économie à l'école Les Forges à Ciney.
La majeure partie de son travail d’artiste est ensuite envoyée à la fonderie où ses œuvres modelées sont recouvertes de bronze.
C'est par hasard que Vinciane a lancé son activité. «Mon père et mon frère sont sculpteurs. Un jour, les commandes familiales se sont succédé. J'ai mis la main à la pâte à l'atelier pour les aider, j'ai été embrigadée là-dedans, sourit-elle. La sculpture, c'est un peu ma langue paternelle.»
Vinciane décrit son art comme «intimiste, même dans les grands formats». Ses œuvres monumentales ne sont jamais surdimensionnées. Son créneau pour travailler? Les week-ends, les vacances scolaires, mais aussi la nuit. « J'aime être à l'aise, dans ma bulle», continue celle qui cohabite avec un lapin en liberté.
«Beaucoup de prises de tête»
Vinciane a déjà réalisé bon nombre d'œuvres, dont une série sur appels d'offres de marchés publics. Parmi ces derniers travaux: la statue du molon de Namur (qui sera bientôt remise en place, lire par ailleurs). «Quand j'ai reçu l'appel d'offres, je me suis dit que ça me plairait d'avoir une sculpture à Namur. Je ne connaissais pas vraiment les molons. J'en avais entendu parler comme tout le monde. Pour moi, ils font la fête, ils racontent des mensonges.»
Lorsqu'elle a décroché le marché, elle s'est intéressée de plus près à leur philosophie. «J'ai été touchée. Ça me parle parce que je fréquente un public du même acabit là où j'enseigne, avec des jeunes issus de milieux défavorisés.» La difficulté du projet: trouver le visage qui allait représenter tous les molons. «J'ai finalement choisi de faire ressortir le côté délicat, humain.»
Dès le départ, Vinciane a l'idée d'intégrer un système de boîte à musique sur la statue. «Mais on m'a dissuadée de le faire, par peur des dégradations. J'avais imaginé un mécanisme dans la tchirlique permettant d'actionner la musique du Bia bouquet.»
L'idée est finalement abandonnée. Mais pas dans sa tête… « J'étais comme frustrée! Vu que j'avais imaginé une maquette lors de l'appel d'offres, je m'en suis inspirée pour ce nouveau projet.» Les boites à musique sont désormais une réalité. «C'était beaucoup de prises de tête. Il a fallu tout créer. Les boîtes chez un ébéniste, mais aussi le mécanisme à 30 lames qui permet d'obtenir 30 secondes de musique. J'ai travaillé avec le compositeur Axel De Kirianov pour adapter l'air du Bia Bouquet.»
Dix boîtes à musiques ont déjà été créées. L'idée, c'est d'en réaliser 40 maximum, pour la symbolique. «Il en existe cinq différentes. Chaque série peut être reproduite huit fois maximum». L'acquisition d'une boîte devrait avoisiner les 1 875€. Une véritable pièce de collection «traitée comme un petit bijou.»