L’architecte avait délivré un faux permis d’urbanisme…
L’affaire est peu banale. D’autant que l’architecte est récidiviste. Mercredi, il était cité devant le tribunal pour une affaire de faux permis d’urbanisme.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/b67785b9-c2fa-4944-8e39-0d7e270a27c3.png)
- Publié le 19-10-2017 à 06h00
:focal(507x355.5:517x345.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/63THMKOAYJENJK55FXTEMDURLA.jpg)
Il avait déjà été condamné par le passé pour les mêmes faits. Et il a recommencé.
La première fois, l’architecte namurois, la cinquantaine, avait délivré un faux permis d’urbanisme à des particuliers. Un jour, alors que le chantier était lancé, un officier de la Ville était passé pour vérifier le document… qui s’était avéré faux.
Le premier jugement n'a visiblement pas servi de leçon. Mercredi, il était cité devant le tribunal pour le même genre de fait. «Je ne suis pas fait pour la gestion administrative de société, lâche-t-il, pour se justifier auprès de la présidente, Manuela Cadelli. Je crée des choses, mais la gestion, ça m'échappe.» Son avocat ajoute: «Il a eu des difficultés à gérer sur le plan pratico-pratique durant toute sa carrière. Ces derniers temps, acculé par le travail, il a connu un effet de débordement général qui l'a poussé vers un effet entonnoir.» Il ajoute que son client est actuellement en procédure de divorce et qu'il ne voit plus un de ses deux enfants. «Tout cela met mon client dans une situation psychologique et mentale très compliquée. Lorsque vous travaillez toujours à flux tendu, border line, ce type d'événements perturbe.»
«Il a déjà eu sa chance»
L'avocat continue: «Je n'explique pas l'inexplicable, mais dans ce cas-ci, Monsieur, au lieu de tomber dans un burn-out, a voulu faire plaisir à un copain en faisant ce faux permis. On a franchi la ligne rouge, on a commis l'irréparable. Je n'excuse pas Monsieur et lui non plus ne s'excuse pas. Si tous les architectes agissaient comme cela, on n'en sortirait pas.» Il rappelle que son client a déjà été lourdement sanctionné par le conseil de l'ordre (il a été rayé). Il plaide la suspension simple du prononcé et à titre subsidiaire une sanction pénale clémente.
La représentante du ministère public rappelle les antécédents spécifiques de Monsieur qui avait bénéficié d'une suspension du prononcé en 2014 pour un fait de même nature. «À cette époque-là, il n'était pas question de dépression, ni de séparation.» Vu que le prévenu a «déjà eu sa chance», elle souhaite qu'une sanction pénale soit prononcée ou une peine de travail de 150 heures. Elle n'est pas rassurée d'apprendre que Monsieur est toujours indépendant. La juge Cadelli parle de fait «loin d'être banal». Elle se désole de ne pas avoir réussi à sortir l'architecte de ses travers (elle l'avait jugé la première fois). Jugement le 15 novembre.