Eldorado: fermeture définitive le 21 décembre
Hier, la direction du cinéma namurois a annoncé sa fermeture anticipée pour raisons de rentabilité. Dernière séance le 20 décembre.
Publié le 02-12-2016 à 05h00
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Si les sièges de l’Eldorado pouvaient parler, ils en auraient des choses à raconter. Outre les dizaines de milliers d’arrière-trains qui y ont pris leurs aises, ce sont autant d’éclats de rire, de sursauts de frayeur ou d’étreintes passionnées qui ont animé les salles du mythique cinéma du centre-ville. Aujourd’hui, ce sont les larmes, la tristesse et la nostalgie qui viennent percer la petite bulle cinéphilique namuroise. Hier matin, à la suite d’une réunion extraordinaire, la direction de l’Eldorado a annoncé la nouvelle: l’établissement sera fermé dès le 21 décembre prochain.
Si plus personne ne croyait au happy end, les problèmes financiers du cinéma de la rue de Fer étant connus depuis plusieurs mois, cette annonce est digne d'un twist scénaristique à la Christopher Nolan. «On a enregistré une sérieuse baisse de fréquentation ces derniers temps», explique Isabelle Vanschel, la patronne des lieux. À tel point que le cinéma n'est aujourd'hui plus rentable.
L'Eldo ne passera donc pas l'hiver. Les portes du n°40 de la rue de Fer seront désespérément closes au changement de saison. «Pour nous, c'est une catastrophe, continue Isabelle Vanschel. L'Eldorado, c'est ma maison. Dans la famille, on exploite le cinéma depuis quatre générations.»
La suite? Logements et commerces
Récemment, la société immobilière Sogefibel a obtenu un permis d’urbanisme qui lui autorise à transformer l’Eldo en complexe mixant logements et commerces. Le promoteur doit encore finaliser son projet (lire par ailleurs) ainsi que le rachat à la famille Vanschel, toujours propriétaire.
Et la direction de l'Eldo assure que les récentes ambitions immobilières n'ont en rien précipité la fermeture. «On n'a plus de nouvelles du promoteur depuis un petit temps, dit la patronne. Maintenant, qu'il aille au bout du projet ou qu'il revende son permis, ça n'est plus notre affaire.»
Quelques jours seulement après le Verdur Rock, l’hécatombe se poursuit. C’est un autre monument de la culture namuroise qui disparaît.