Écrire pour gommer la frustration de la télé
L’ancien présentateur vedette du JT de la RTBF, Jacques Bredael, était sous le chapiteau du FIFF hier pour présenter le nouveau livre qu’il a coécrit avec Philippe Reynaert, à l’occasion des quinze ans de Wallimage, le fonds wallon de l’audiovisuel.
Publié le 04-10-2016 à 06h00
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Un livre qui reprend l'histoire du fonds, en racontant la vie de l'homme aux lunettes blanches, en rappelant une série d'anecdotes liées au 7e art. «On raconte l'histoire de Wallimage, créé notamment pour soutenir les projets des réalisateurs, tout en dépensant l'argent des productions en Wallonie», explique Jacques Bredael qui était à la manœuvre de l'interview de Monsieur cinéma. «C'est quelqu'un qui s'est intéressé progressivement au cinéma et qui a eu une jolie carrière dans la pub», continue l'ancien journaliste qui avait quitté l'antenne suite à un plan de restructuration dans les années 90. Un coup dur? «J'ai eu la chance à l'époque d'avoir un an pour m'y préparer. J'ai su rebondir, mais certains ne s'en sont jamais remis comme Roger Laboureur par exemple. Il en a été malade.»
Ce n'est pas la première fois que Jacques Bredael écrit. «J'ai toujours eu une grande frustration, en tant que journaliste, de ne jamais pouvoir aller au bout des choses, confie l'homme âgé aujourd'hui de 78 ans. En télé, c'est encore plus frustrant. On rencontre de grandes pointures, on les voit une minute avant l'antenne, on leur pose trois questions sur le plateau, et puis nous avons à peine le temps de les écouter qu'ils sont déjà partis.»
Écrire des livres, réaliser de longues interviews, relues par les intéressés, était une façon de combler ce manque. Certains voient ça comme de l'anti-journalisme. Qu'importe pour celui qui est aussi conseiller communal à Chaumont Gistoux «mais plus pour longtemps car je retourne vivre à Bruxelles».
Jacques Bredael est aussi un franc-maçon qui s'assume. «Ce n'est pas une maladie honteuse. Certains voient ça comme une sorte de secte, un pouvoir occulte. Pour moi, c'est une école de la réflexion discrète qui permet de mieux se connaître, d'avoir ensuite un regard plus tolérant sur les autres.»
Aujourd'hui, il ne s'ennuie pas. « Je bricole, j'ai retrouvé du temps pour faire ce que j'aimais. En retournant à Bruxelles, je vais aussi pouvoir retourner plus souvent au cinéma.»