Une route du tabac et une page d’histoire
L’ASBL Qualité Village Wallonie, c’est plus de 2 500 projets essaimés dans 850 villages depuis 40 ans. Dernier projet namurois: une route du tabac, à Vresse.
Publié le 26-04-2016 à 06h00
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Les quatre emplois et demi de cette ASBL vouée à valoriser le petit patrimoine populaire wallon cachent des gens heureux. Leur métier, qui les fait remonter le temps, les met aussi en contact avec une foule de gens passionnés, soucieux de pérenniser les traces du passé de leur commune, de leur région.
«Il n'y a pas deux métiers comme le nôtre commente Bénédicte Lovinfosse, coordinatrice des projets liégeois. Parce que grâce à lui, nous rencontrons de belles personnes, qui ont envie de partager surtout de construire ou de restaurer ce que le temps a abimé». La philosophie de cette association née en 1976 est là toute résumée.
Quarante ans, cela se fête et c’est ce qu’elle a fait, vendredi, au centre des visiteurs de la citadelle de Namur, où elle y a reçu à dîner plus de 100 personnes issues de ces comités bataillant à la survie des témoins ruraux du temps passé.
Invité, le ministre wallon du Patrimoine Maxime Prévot a applaudi la dynamique associative de l’ASBL Qualité-Village-Wallonie mais aussi son infatigable mission à sauvegarder l’âme des villages enchâssés dans la ruralité, et inépuisables en charme. Car nulle part ailleurs, le lien à la terre et à la nature est aussi tendrement sensible.
Touche pas à ma potale
«Sa longévité aussi exceptionnelle, fondée essentiellement sur la bonne volonté des uns et des autres, atteste qu'elle répond à un besoin de la société» dira Maxime Prévot. Il en a pour preuve l'émotion et la levée de boucliers que suscitent toujours une mise en danger de ce patrimoine de proximité, que ce soit une fontaine, une potale, une chapelle, un kiosque ou une «aubette» à bus vicinal. C'est en effet impressionnant de voir le rôle fédérateur joué par cet humble patrimoine, dès que la modernité lorgne vers lui ou souhaite s'en emparer, pour le défigurer, le dénaturer ou le pervertir.
L ‘ASBL Qualité Village Wallonie est née, en 1990, de l’ASBL Promotion de l’Environnement Rural. Un changement de nom pour marquer le lancement d’années thématiques, en collaboration avec la Fondation rurale de Wallonie. Il y a eu l’année des Fontaines, l’année des portes, portiques et portails, l’année du petit patrimoine semé le long des rues et des chemins.
C’est une ASBL qui roule et engrange des résultats visibles, au grand bénéfice de la collectivité et aussi des touristes. Au-delà, elle provoque des rencontres, réalise des études et des expositions thématiques.
«C'est un intermédiaire crédible et flexible, qui soulage les citoyens de la lourdeur des procédures administrative» ajoute le ministre wallon. Si chacun, dans son coin, devait pénétrer les arcanes de la DG04, impénétrables à un quidam, rien n'adviendrait.
Parce que ce petit patrimoine touche à l’identité, à la culture et à l’histoire d’une communauté vivante, la Région alloue une subvention annuelle de 135 000€. À quoi vient s’ajouter quelque 60 000€ de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui permet le financement des emplois (précaires).
C’est insuffisant. Le cadeau au ministre du logo-dessin gravé dans une magnifique pierre à poser sur un bureau est censé lui rappeler tous les jours qu’il faut soutenir la ruralité.