Le prix Théroigne de Méricourt, rebaptisé prix Anne-Marie Lizin, à Annie Massay
Le prix Théroigne de Méricourt, qui célèbre une personnalité féminine ou un groupe de femmes en Wallonie luttant pour faire triompher le droit des femmes et l'égalité des genres, est devenu mardi à Namur le prix Anne-Marie Lizin, en hommage à sa créatrice décédée le 17 octobre dernier. Celui-ci a été décerné à Annie Massay, qui a été pendant 40 ans la présidente des femmes FGTB Wallonie.
Publié le 08-12-2015 à 20h40
Anne-Marie Lizin a reçu à titre posthume le onzième prix Théroigne de Méricourt qu'elle a elle-même initié en 2004 dans le cadre de la Commission wallonne du Conseil des femmes francophones de Belgique, devenue l'asbl Synergie Wallonie pour l'Egalité entre les femmes et les hommes.
Maxime Prévot, ministre wallon de l'Egalité des chances, a notamment évoqué le franc-parler, le style direct et la détermination d'Anne-Marie-Lizin à défendre les droits des femmes ainsi qu'un "certain culot, ou un culot certain" et sa "rapidité à se retrousser les manches" pour passer à l'action. Elle était, derrière sa façade de "Madame sans-gêne", comme certains ont pu le dire, une femme de coeur, selon le ministre.
Le conseil d'administration de Synergie a décidé de lier Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt et Anne-Marie Lizin, "deux féministes et deux rebelles qui ont fait fi de tout pour défendre leur cause" en créant le prix Anne-Marie Lizin/Théroigne de Méricourt. Emu, le mari d'Anne-Marie Lizin a ajouté que son épouse "avait des principes forts, mais aussi le sens du compromis". "Pour elle, le plus important était d'arriver à un accord", a-t-il déclaré.
Annie Massay est ainsi la première lauréate de ce prix nouvellement baptisé et concourait aux côtés de six autres nommées. Permanente syndicale lors de la grève de la Fabrique Nationale de Herstal en 1966, elle a défendu pendant quarante ans les travailleurs du commerce et des casinos en étant présidente des Femmes FGTB Wallonie. Elle a entre autres mis en évidence les problèmes liés au travail et à la sphère familiale ainsi que la nécessité du partage du pouvoir homme-femme au sein des organisations syndicales.