17 personnes relogées grâce au capteur
Le projet «capteur de logement» a permis de remettre 17 personnes au chaud. Des contrats win-win entre propriétaires privés et public fragilisé.
Publié le 09-12-2014 à 05h00
L'idée est lancée depuis sept mois à Namur. Elle s'inspire du modèle mis en place à Charleroi. Le concept: favoriser l'accès et le maintien au logement à des personnes en situation de précarité et/ou souffrant de troubles de la santé mentale, via une personne intermédiaire appelée «capteur de logement». «L'idée est de parvenir à un échange win-win-win entre le propriétaire, le locataire et le capteur de logement», explique Philippe Defeyt, président du relais social urbain namurois.
À Namur, Bruce Renson (portrait à droite) a été engagé comme «capteur de logement». Sa mission: trouver des logements libres sur la capitale wallonne, négocier avec les propriétaires, expliquer le projet. «Beaucoup de propriétaires sont réticents, mais désormais, ils ont des interlocuteurs qui leur offrent des garanties», explique Maxime Prévot, ministre wallon de la santé et de l'action sociale.
Concrètement, les personnes relogées grâce à ce système reçoivent un suivi psychosocial régulier à domicile. Le propriétaire, lui, reçoit l’assurance d’être payé. Soit via un prélèvement à la source sur le revenu d’intégration ou le chômage, soit via une retenue sur le revenu de la mutuelle contrôlé par un administrateur de biens, soit via la mise en gestion du bien par une agence immobilière sociale (AIS).
Et Bruce Renson d'ajouter: «Je suis issu du marketing et de l'immobilier. Cette fonction de capteur donne du sens à ce que je fais. Car, en plus de trouver des logements, il y a un côté social qui s'ajoute.»
Douze contrats signés
Depuis le lancement, les résultats sont très encourageants. « L'objectif de départ était de signer dix contrats de bail en sept mois. Cet objectif a été réalisé en quatre mois», explique Didier De Riemaecker, coordinateur du réseau santé Namur.
En tout, 17 personnes ont été relogées cette année. Douze contrats de bail ont été signés. Sept personnes sont issues de maisons d'accueil et d'hôpitaux psychiatriques. Pour Maxime Prévot, dans cette initiative, tout le monde est gagnant. « Cette solution coûte moins cher à la collectivité. Cela permet aussi de désengorger les établissements spécialisés.».
Actuellement, 42 demandes de logements ont été introduites. 18 partenaires adhèrent au projet. «Ce qu'il faut préciser c'est que les demandes doivent émaner des ASBL et non des privés directement. Les ASBL s'engagent à faire de l'accompagnement psychosocial.»
Le projet n'était pas gagné d'avance à Namur. «D'ailleurs, trouver le profil de Bruce n'a pas été simple», confie Philippe Defeyt. La plupart des locataires aidés bénéficient du revenu d'intégration sociale ou du chômage. Leur moyenne d'âge est de trente ans. Ils cherchent un logement sans succès depuis des mois. Grâce au «capteur», certains retrouvent de l'espoir. «C'est une porte qui s'est ouverte, un bon coup de pouce. Car pendant un long moment, je me sentais inutile dans la société », confie cette dame qui, depuis peu, dort bien au chaud à Namur.