Un œil flamand au pays du vin namurois
Un œil flamand… et gourmand : celui de John Collijs, un passionné du vin belge qui se démène pour le faire connaître.
Publié le 14-03-2013 à 07h00
Une bouille de bon vivant, le verbe qui coule facilement… John Collijs sautille de stand en stand, au salon des vignerons namurois. «Il n'y a que le château Latuc que je ne connaissais pas», commente ce Flamand de Coxyde. L'homme est un passionné de vin… belge auquel il a dédicacé un site, lancé il y a deux ans. «J'y ai répertorié une trentaine de domaines, ici en Belgique, mais aussi une soixantaine de vignerons belges expatriés.» Principalement en France.
Un avis sur le travail des vignerons namurois qui travaillent le raisin en Belgique? «J'ai vraiment apprécié le muscat bleu du domaine du Chenoy. Philippe Grafé doit être le seul à sortir ce genre de vin en Belgique. Et puis, il y a aussi le Bon Baron. A l'aveugle, certaines bouteilles tiennent la comparaison avec de beaux bourgognes.»
John Collijs balaie l'argument du vin belge «bon mais un peu trop cher». «Pour certaines belles étiquettes françaises, on est capable de mettre cinquante euros sans sourciller. Et ici, pour des sommes moindres, on peut avoir des bouteilles vraiment très surprenantes.»
À force de rencontrer les vignerons, au Royaume ou en République française, l'œnophile a-t-il trouvé un point commun? Une certaine belgitude dans la manière de travailler? «Moi, c'est l'amour de leur métier, leur passion qui m'impressionne à chaque fois. À l'inverse de certains Français, ils ne reprennent pas une exploitation familiale. Pour la plupart, ils ont même planté leurs vignes. Je trouve leur motivation exemplaire.»
Le passionné sait aussi que nos compatriotes, même après quinze ou vingt ans de présence sur le sol Français, resteront toujours les vignerons belges qui font du vin français. Une pointe de jalousie mais aussi un début de reconnaissance pour ces passionnés venus du pays de la bière. Des gens de valeur que John Collijs tient vraiment à vous faire connaître.