Une éolienne des enfants, comme à Houyet
Le concept d’éolienne des enfants né à Mesnil-Église en 2006 avec Bernard Delville émigre dans les Ardennes françaises.
Publié le 21-11-2015 à 05h00
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Créée en 2006 par le directeur de l'association Vent d'Houyet, Bernard Delville à Mesnil-Église, la première éolienne des enfants avait vocation à grandir. Dix ans plus tard, la troisième machine appartenant à des mineurs est sur le point d'être mise en production.
Elle intégrera le parc éolien des Ailes des crêtes, dans les Ardennes françaises à proximité du village de Chagny (30 km au sud de Charleville-Mézières). Une première en France qui fait suite aux deux premières expériences belge et danoise.
L'opération est portée par Enercoop Ardennes Champagne, une société coopérative dirigée par Christel Sauvage, en partenariat avec la fondation Kids and wind dirigée par le même Bernard Delville.
Le tout premier projet est né en Belgique après que «des promoteurs sont venus faire des mesures du vent» explique Bernard Delville. «Non, ça ne se fera pas sans nous» avait-il réagi. Et de créer dans la foulée l'association Vents d'Houyet, devenue société commerciale en 2013.
Un cadeau de Noël dans l’air du temps
La collecte pour aboutir le projet français a commencé en novembre 2014 et a permis pour le moment de réunir 50 000€ pour environ 165 enfants, des Ardennais, des Picards, des Bretons et aussi beaucoup de Belges.
«En Belgique, nous avions collecté 250 000€ en un peu plus d'un an », se souvient Bernard Delville «Ça s'accélère quand le mât est construit ». La France est encore loin du compte. Il faut au moins 600 000€ pour un projet global de 1,2 million. «Mais il se fera» assurent les initiateurs.
La mise de départ est abordable: 100€ la part. Ce qui en fait par exemple un cadeau de Noël original, et dans l’air du temps, notamment à l’approche de la COP21 et à l’heure de la promotion des cadeaux dématérialisés.
Là, l'enjeu est pédagogique et va même au-delà: en offrant des parts d'éolienne, les parents, grands parents, tuteurs, «lèguent les bienfaits du vent, de l'électricité durable, pas des dettes, ni des conflits géopolitiques», commente Christel Sauvage.
Si en Belgique les enfants perçoivent un dividende (6% depuis 4 ans environ d'après Bernard Delville), les Français ont fait le choix de proposer dans un premier temps des parts d'activités pédagogiques tant que les enfants sont mineurs: «nous ne voulons pas en faire des rentiers» a expliqué la chargée de mission du projet, Ingrid Julien. «Quand ils seront grands, ils toucheront leur dividende. Entre 4 et 7%. Mais tout sera voté en assemblée par des gens qui sont directement porteurs de projet.»
En attendant, un panel d'activités sera proposé: livre, sortie écologique et aussi des rencontres avec «leurs homologues étrangers». Français, Belges, Danois et peut-être plus encore. D'autres projets d'éoliennes sont en effet à l'étude en Croatie et à… Tchernobyl! Un projet que Bernard Delville aurait aimé développer pour le 30e anniversaire de la catastrophe nucléaire mais qu'il sait difficile à réaliser étant donné la situation géopolitique.
En avril 2016, la mise en production de l’éolienne ardennaise n’en sera que plus emblématique.