Sorties de l’ombre par un jeune passionné
Si les Carrières de Gesves sont sorties de l’ombre, c’est à un jeune du quartier qu’on le doit essentiellement. «Cela remonte à mon enfance, explique Émilien Vismara, 22 ans.
Publié le 09-09-2019 à 06h00
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Quand je passais par là avec ma mère, j’étais fasciné par ces bâtiments, les rails, les wagons. Par la suite, j’ai toujours été passionné par le chemin de fer, l’industrie, les charbonnages, les machines à vapeur.»
Adolescent, Émilien se rend plus souvent sur le site. «Il y a cinq ans, je me suis mis dans la tête de restaurer le lieu. En commençant par enlever quelques branches, en dégageant la plaque tournante des wagons. On se prend au jeu. Au départ, je faisais ça à la hachette. Maintenant, c'est plutôt la tronçonneuse de mon père!»
Émilien n'est pas passé inaperçu. André Brunin, qui habite le même quartier et qui assure les visites du site de Béronsart, l'a aidé à rechercher des informations sur les anciennes carrières. Pas évident. «En 50 ans d'arrêt, il n'y a plus de travailleurs en vie, à l'exception de l'ancien forgeron, explique André Brunin. Nous n'avions d'autre choix que d'interroger leurs enfants. Qui ont éliminé les archives qu'ils possédaient… Quant aux photos d'époque, très souvent, on n'y voit que des gens, pas les bâtiments.»
L'investissement d'Émilien, épaulé par André, a eu aussi pour effet de capter l'attention de la commune de Gesves, propriétaire du site principal. Une commission «patrimoine» a été mise en place afin de valoriser idéalement, en relation avec les citoyens, les sites intéressants de l'entité. «Notre objectif est de maintenir le site en l'état, poursuit André Brunin. C'est ainsi que Vinçotte a été sollicité pour évaluer l'état de la passerelle qui enjambe la route. Elle nécessite juste le renforcement d'un pied. D'autre part, la commune est d'accord pour nous aider à débroussailler. On va abattre des arbres près de la salle des machines, et la commune barrera la route pour l'occasion.»
Membre de la commission, Émilien a aussi la faculté d’organiser une journée de travail sur le site. Mais à n’en pas douter, le jeune technicien en maintenance à Walibi ne manquera pas de poursuivre son travail en solo. Il envisage notamment de placer des wagons aux endroits stratégiques pour une meilleure compréhension du fonctionnement du site.