Plan de sauvetage des batraciens dans la province de Namur
L’arrivée des soirées douces et pluvieuses est synonyme de migrations de batraciens. Pour limiter l’impact du réseau routier sur cette population, plusieurs communes de la province entament leur opération de sauvetage.
Publié le 05-03-2022 à 06h40
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À l’approche du printemps et des températures plus douces, grenouilles, crapauds ou encore tritons sortent de leur état d’hibernation. Prochaine étape: rejoindre les mares et les étangs, où ils sont nés, afin d’assurer leur reproduction. Un objectif néanmoins parsemé d’embûches en raison du réseau routier, fréquenté par de multiples automobilistes. En plus du risque de se faire écraser, les batraciens peuvent aussi être projetés contre les soubassements des véhicules. Pour limiter des taux élevés de mortalité, plusieurs communes de la province de Namur organisent, chaque année, une campagne de sensibilisation destinée à conscientiser le public à cette problématique. À l’image d’Andenne, Philippeville ainsi que Gembloux qui appliquent le Plan Communal de Développement de la Nature (PCDN), chapeauté par la Région wallonne.
Dispositifs mis en œuvre
Du côté de Gembloux, l'administration communale s'est donc mobilisée, au même titre que d'autres communes, pour placer des barrières de protection et des panneaux routiers afin d'inciter les automobilistes à ralentir. Des actions visibles sur les sites de Bossières, Grand-Leez et Mazy, tous très fréquentés par ces amphibiens pour le moins téméraires. "L'expérience acquise nous a démontré que les batraciens passaient en grand nombre à ces trois endroits", relate Laurence Dooms (Écolo), échevine du Bien-être animal. "L'objectif consiste donc à les mettre dans un seau, avant qu'ils ne se fassent écraser, pour leur faire traverser la route et s'assurer que ces sites restent des lieux de reproduction", poursuit-elle. Pour mener à bien ces actions, la commune peut compter sur le soutien de plusieurs bénévoles du PCDN. Des citoyens qui se mobilisent, à proximité de la route, lorsque les batraciens bravent tous les dangers pour entamer leur escapade nocturne.
Espèce à protéger
Déjà menacés par la destruction progressive de leur habitat naturel, les batraciens connaissent un déclin effectif de leur population. Cette espèce joue, pourtant, un rôle crucial dans la biodiversité en régulant le nombre de plusieurs variétés d’insectes. Consciente de cet enjeu, la Région wallonne inventorie, depuis 1996, l’ensemble des amphibiens présents sur son territoire. Un classement qui permet d’évaluer leurs comportements et d’assurer la pérennité des sites nécessaires à leur survie. Dans le cadre du Plan Communal de Développement de la Nature, l’ensemble des acteurs locaux sont aussi invités à s’investir pour préserver et restaurer la diversité de leur écosystème. À cette occasion, chaque citoyen peut ainsi participer, en cours de soirée, aux actions de sauvetage des batraciens en redoublant néanmoins de prudence à l’égard des automobilistes. De quoi garantir le succès de l’opération en toute sécurité.