Poissonnier, boulanger... Avec Clap, Gembloux part à la recherche des futurs acteurs du commerce local
La Ville, accompagnée par Job’in, vient mettre en place une campagne décalée qui vise à attirer des nouveaux commerçants. Ils répondront aux besoins exprimés par les Gembloutois tout en réduisant le nombre de cellules vides.
Publié le 06-12-2021 à 17h41
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Ce lundi, la Ville de Gembloux a officiellement lancé Clap Gembloux (Commerce Local en Action Pour Gembloux, NDLR). Mené par le service de la dynamique urbaine, avec l’accompagnement de Job’in, une structure d’accompagnement à la création d’entreprise, ce projet, d’une durée annoncée de trois ans, vise à redynamiser l’offre commerciale dans le centre-ville, conformément aux recommandations formulées dans le schéma communal de développement commercial (SCDC).
"Dans le cadre de l'élaboration du diagnostic du SCDC, les Gembloutois ont été sondés sur le type de commerces qu'ils souhaitaient voir s'implanter dans le centre-ville", explique Thomas Larielle, du service de la dynamique urbain. Poissonnier, artisan boulanger, magasin de chaussures pour enfants… Tous ont reçu les faveurs des citoyens. Pour faire connaître ces besoins et favoriser l'installation de ce casting de rêve, les autorités ont misé avec Clap Gembloux sur une approche décalée en détournant des titres de grands classiques du 7e art ou du petit écran: "Le Dîner de Thons", pour un poissonnier; "Le Diable s'habille en Gembloux", pour une boutique de prêt-à-porter, etc.
Une démarche proactive
Néanmoins, Clap est loin de s’arrêter à une campagne de communication légère hors des sentiers battus. La démarche se veut proactive. Outre les contacts avec de grandes enseignes, il est ainsi question de recruter des commerçants en allant directement frapper à la porte des centres de compétences et en suscitant l’esprit d’entreprendre, singulièrement chez les jeunes, en menant des campagnes de sensibilisation dans les écoles. Les intéressés pourront ensuite bénéficier d’un accompagnement sur-mesure grâce aux services de Job’in, notamment pour analyser la faisabilité et la viabilité de leur projet. Enfin, à plus long terme, Clap s’attachera à encourager les synergies entre anciens et nouveaux commerçants, sans pour autant concurrencer les associations déjà présentes sur le territoire. La mise en place d’une identité commerciale globale, à l’échelle de la commune, renforcera cette dynamique positive.
Complémentaire aux aides déjà en place
Comme l’a souligné le bourgmestre Benoît Dispa (Bailli), le projet Clap s’inscrit dans la volonté de la Ville d’apporter des réponses stratégiques (schéma communal de développement commercial) et opérationnelles à la problématique des cellules vides en centre-ville. Pour rappel, en 2020, les autorités ont dégagé 250 000€ pour venir en aide aux commerces gembloutois dits "non essentiels." Par ailleurs, pour donner un coup de pouce aux commerçants désireux de s’implanter à Gembloux, la Ville a décidé d’octroyer une prime de 3 000€ supplémentaires aux 6 000€ accordés par la Région dans le cadre du dispositif "Créashop +" qui soutient la création de commerces dans des cellules vides. Sept commerces ont déjà bénéficié de cette aide. Grâce à Clap, d’autres commerçants rêveront-ils leur "Fabuleux destin" à Gembloux? C’est bien le souhait.
L'état de la surface commerciale: un critère déterminant
Après avoir stagné entre 2017 et 2019, le nombre de nouveaux commerces gembloutois observe depuis une tendance à la hausse. Cependant, pourquoi tant de cellules restent-elles toujours vides? Le prix des loyers ne serait pas le problème, selon Thomas Larielle, du service de la dynamique urbaine. "Il est compris généralement entre 8€ et 12€ au mètre carré mensuel, ce qui est dans la moyenne régionale", explique-t-il. La taille des cellules, souvent petite en centre-ville, est toutefois un frein pour les grandes enseignes en quête d'espace, mais c'est surtout l'état du commerce qui est pointé comme un critère déterminant. "Les cellules en bon état et bien situées trouvent généralement preneur. Mais d'autres, notamment dans la rue Léopold ou la rue Notre-Dame, sont en souffrance…" Certaines nécessiteraient peu de travaux, mais les propriétaires peuvent se montrer frileux après trois ou quatre années de vacance. D'autres seraient tout simplement inlouables. Pour renverser la vapeur, la Ville mise sur plusieurs axes. D'une part, sur la concertation avec les propriétaires à qui des locataires pourront être proposés. "On a aussi évoqué la possibilité d'un loyer progressif pendant quelques mois pour que le commerçant finance les rénovations", glisse Thomas Larielle.
D'autre part, sur la politique de la carotte et du bâton. D'un côté, on retrouve une prime pour la rénovation de façades, "et d'autres existent au niveau de la Région", souligne Thomas Larielle, et de l'autre, une taxe sur les immeubles inoccupés.